Burundi : le chef d’état-major de l’armée échappe à une embuscade
Vendredi, le chef d'état-major de l'armée du Burundi, le général Prime Niyongabo, a échappé à une embuscade qui visait son convoi à Bujumbura.
Le climat demeure tendu au Burundi. En août dernier, le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef du SNR (Service de Renseignement burundais), était retrouvé assassiné. Un meurtre qu’il est aujourd’hui assez aisé de lier à la position que le haut-gradé occupait dans la sphère du pouvoir.
Et vendredi, c’est le général Prime Niyongabo, chef d’état-major de l’armée du Burundi, qui a fait l’objet d’une tentative d’assassinat ciblé. Alors qu’il s’apprêtait à sortir de la capitale Bujumbura, le convoi du général Niyongabo a ainsi essuyé des tirs d’armes automatiques. Et si le chef d’état-major n’a pas été physiquement blessé durant cette attaque, cette dernière s’est pourtant révélée meurtrière dans les deux camps.
Embuscade ratée contre le chef d’état-major de l’armée du Burundi : “l’attaque était minutieusement préparée”
Nos confrères du Figaro nous rapportent en effet que sept personnes ont péri durant cet attentat : quatre gardes du corps, une policière ainsi que deux assaillants. On apprend d’ailleurs que les autorités ont pu arrêter l’un des membres du commando. Un haut-gardé a expliqué à l’AFP que “l’attaque était minutieusement préparée, elle a été soudaine et violente […] le chef d’état-major n’a dû son salut qu’au fait que son chauffeur a dépassé un bus transportant des policiers”.
Un soldat d’active derrière l’attaque ?
Cette fusillade a mis en lumière un élément inquiétant : le commando l’ayant initiée évoluait en voiture militaire. Ce qui accréditerait la thèse selon laquelle l’attentat aurait été conduit, ne serait-ce que partiellement, par un membre de l’armée. De plus, il s’avère que l’individu ayant été capturé suite à l’embuscade est un soldat d’active à la notation jusqu’alors sans reproche. Un responsable du SNR indique que “cela qui signifie clairement que nous avons un grave problème de division au sein de notre armée”. Et un analyste de Bujumbura d’appuyer ces craintes : “Il est clair que ces actions viennent de l’intérieur. Cela va renforcer le sentiment de peur qui habite les autorités ainsi que leur violence.”