Burkina Faso : après le saccage de l’Assemblée, le gouvernement recule
Le Burkina Faso s'est embrasé au moment où les députés devaient adopter une révision constitutionnelle controversée.
Au matin, plus d’un millier de manifestants Burkinabè a réussi à pénétrer l’Assemblée nationale du pays, dans la capitale Ouagadougou. Le but était d’empêcher l’adoption par les députés du projet de révision constitutionnelle qui aurait permis le maintien du président Blaise Compaoré au pouvoir.
Une fois l’Assemblée investie, saccagée, le bâtiment a été finalement incendié. La police a dû reculer, tandis que la foule faisait marche vers le siège de la télévision nationale qui a arrêter d’émettre. Le palais du premier Ministre, incendié, a été également été la cible de la colère des opposants.
Dans la matinée, le gouvernement du Burkina Faso annonçait que le projet de loi qui avait mis le feu aux poudres était retiré, tout en appelant la population “au calme et à la retenue”. Des morts seraient à déplorer, mais la confusion ne permet pas de les dénombrer avec précision.
Burkina Faso : quelle est cette révision constitutionnelle qui a poussé les opposants dans la rue ?
Deux jours plus tôt, la situation était déjà plus que tendue à Ouagadougou, où s’étaient rassemblées des centaines de milliers d’opposants au président Compaoré. Des affrontements avaient déjà eu lieu avec les forces de l’ordre.
A ce jour, la Constitution du pays ne permet pas de briguer un 3ème mandant présidentiel. Ce qui empêche Blaise Compaoré de se présenter à la présidence en 2015. L’actuel chef de l’Etat, en ayant déjà corrigé l’article en question, a pu se maintenir au pouvoir durant deux septennats et deux quinquennats.
Bénéwendé Sankara, un des chefs de l’opposition, estime que Compaoré doit “tirer les conséquences” des événements de la matinée.
The protesters sat in the seats of Parliament, shouting, "the National Assembly, it is for the people! pic.twitter.com/gKJTG9HTcL
— Burkina 24 (@burkina24) October 30, 2014