Bujumbura : trois morts après des jets de grenade sur le marché central
Vendredi à Bujumbura, trois personnes ont péri suite à des jets de grenade observés au marché central de la capitale du Burundi.
Depuis quatre semaines, Bujumbura, capitale du Burundi, est le théâtre de violents heurts entre les opposants au président Pierre Nkurunziza, lequel brigue un troisième mandat, et les partisans du dirigeant. Vendredi, au terme d’une nouvelle manifestation dans le quartier de Cibitoke, le marché central de la ville a été la cible de plusieurs jets de grenade mortels.
Une femme ayant assisté à la scène a raconté à RFI : “J’étais au marché. On a lancé des grenades. Il y avait beaucoup de gens”. L’attaque fera trois morts, des femmes, ainsi qu’une quarantaine de blessés, soignés en urgence à l’hôpital. La majorité des victimes étaient soit des vendeuses, soit des clients.
Burundi : trois femmes tuées et une quarantaine de blessés au marché de Bujumbura
La veille, trois personnes avaient péri suite à des tirs. Et il n’est pas dit que ces pertes démobilisent les manifestants, l’un d’entre eux indiquant ainsi que “cela va continuer jusqu’à ce qu’il [ndlr : le président Nkurunziza] quitte le pouvoir”. Un autre opposant déclare quant à lui : “Nous, ce que nous voulons, c’est la justice, parce que le troisième mandat au Burundi, ça n’existe pas et ça n’existera jamais. Nous, la population, nous sommes très fatigués avec les policiers. Jour après jour, il y a des tueries.”
Une trève de deux jours effective dès samedi
Ces opposants au troisième mandat de Pierre Nkurunziza ont toutefois décidé d’une trêve censée prendre effet dès ce week-end et durer deux jours. L’un des responsables de cette campagne, Pacifique Nininahazwe, a fait savoir que l’importance de cette période se rapporte directement au “dialogue qui est amorcé à la Minub [ndlr : mission des Nations unies au Burundi] entre le gouvernement, la société civile, l’opposition, les confessions religieuses et les médias“. En ajoutant cependant que “les manifestations reprendront si nous n’avons aucune indication que le président Nkurunziza va renoncer à sa troisième candidature”.