Bretagne : la justice refuse à des parents le droit d’appeler leur fille Liam
Un couple du Morbihan, en Bretagne, vient de se voir refuser le droit d'appeler sa fille Liam. La justice estime ainsi que ce prénom est "usuellement masculin" et que son choix "serait de nature à créer un risque de confusion de genre" pouvant porter préjudice à l'enfant.
Dans une ère où les parents sont autorisés à écorcher les orthographes usuelles pour prénommer leurs enfants, le choix de “Liam” n’apparaît pas curieux ni même intrigant. Dans le Morbihan (Bretagne), un couple de trentenaires a ainsi voulu prénommer de la sorte son enfant récemment né.
Mais ce droit a été refusé à ces parents pour la raison que leur bébé est une fille et le prénom en question “usuellement masculin”. Le 20 février dernier, rapporte Le Dauphiné Libéré, le couple a reçu une assignation à comparaître devant le juge aux affaires familiales du tribunal de Lorient.
Des parents assignés à comparaître pour avoir choisi un prénom de garçon pour leur fille
Dans cette assignation, le ministère public estime qu’opter pour ce prénom dans les circonstances ainsi décrites “serait de nature à créer un risque de confusion de genre” et serait “par conséquent contraire à l’intérêt de l’enfant et pourrait lui porter préjudice dans ses relations sociales”.
La demande du parquet se veut claire : “la suppression de ce prénom sur les registres de l’état civil” et que l’enfant reçoive un nouveau prénom. Si ses parents ne sont pas en mesure de lui en fournir un, le juge serait alors sollicité pour trancher sur la question.
“Liam” : des personnalités majoritairement masculines
Le parquet rappelle que ce prénom est entre autres celui du chanteur du groupe britannique Oasis (Liam Gallagher) et celui que porte l’incarnation de Qui-Gon Jinn dans Star Wars, épisode I : La Menace fantôme (Liam Neeson).
Le lendemain de la naissance du troisième enfant du couple, l’officier d’état civil avait déjà demandé à la mère de lui choisir un prénom plus féminin. Celle-ci avait toutefois refusé de se prononcer en l’absence de son compagnon. Le couple a depuis engagé un avocat alors que l’on ignore encore la date de l’audience. Le baptême de la fillette a en tout cas d’ores et déjà été décalé à une date ultérieure.