Brésil : émotion après la diffusion sur la toile d’un viol collectif
Le Brésil tente actuellement de se remettre d'un viol collectif diffusé sur la toile et dont la victime aurait ainsi été sexuellement agressée par une trentaine d'individus.
Les faits remontent à tout juste une semaine. Le 21 mai dernier, une adolescente de 16 ans partait retrouver son petit-ami, surnommé « Pedrao », dans une favela située dans la zone ouest de Rio de Janeiro (Brésil). La jeune femme ne s’attendait vraisemblablement pas à ce que ce rendez-vous se traduise par une nuit de sévices.
Sans que l’on sache si le petit copain de l’ado était au courant de ce qui attendait cette dernière, il apparaît que la jeune femme a été la cible de viols multiples et de violences, le tout après avoir été droguée. Mardi, une vidéo était postée sur la toile montrant l’adolescente nue et inconsciente. Sur les images, des individus se voulaient fiers d’avoir été « plus de trente » à avoir violé la jeune femme.
Viol collectif au Brésil : quatre suspects arrêtés
Dans cette affaire, les autorités brésiliennes sont actuellement sur la trace d’un total de trente-trois suspects, quatre d’entre eux ayant d’ores et déjà été arrêtés. Vendredi, un autre cas semblable était rapporté, celui d’une adolescente de 17 ans elle aussi victime d’un viol collectif par un groupe de cinq jeunes de 15 à 18 ans dans l’État du Piaui.
Sur Twitter, la président du Brésil Dilma Rousseff, écartée du pouvoir suite à l’ouverture d’un procès la ciblant, a appelé « à combattre, dénoncer et punir » ce qu’elle désigne telle une « barbarie ». Dans des propos relatés par nos confrères du Monde, son suppléant Michel Temer a quant à lui rejeté « avec la plus grande véhémence le viol de l’adolescente de Rio de Janeiro. Il est insensé qu’en plein XXIe siècle l’on doive cohabiter avec des crimes d’une telle barbarie ».
La problématique de la « culture du viol »
Cynara Menezes, qui tient le blog Socialista morena, doute toutefois que le gouvernement brésilien œuvre profondément contre cette situation. D’autant plus qu’à son sens, « il règne une ‘culture du viol’ au Brésil. À chaque cas d’agression, quelqu’un vient souligner que la femme portait une jupe courte, qu’elle aime le ‘baile funk’ [NDLRl : des soirées auxquelles se livre la jeunesse dans les favelas] ou consomme de la drogue. Au Brésil, on entend souvent dire que les femmes, les Indiens, les Noirs “se victimisent' ».
D’après l’annuaire national de sécurité publique, 47.646 viols ont été enregistrés au Brésil en 2014. L’Institut de recherche économique appliquée (IPEA) considère pour sa part que quelque 27.000 personnes y sont victimes de viol chaque année. La police ne serait alertée que dans 10% des cas.