Brésil : découverte d’un fossile de serpent à quatre pattes
La redécouverte d'un fossile de serpent à quatre pattes récemment rapportée dans une revue scientifique amène à discuter de nouveau de la supposée origine marine de ces reptiles.
Le serpent n’aurait pas toujours revêtu la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Et si, jusqu’à présent et sans profonde contestation, on lui attribuait une origine marine, la découverte récemment rapportée dans la revue américaine Science pourrait remettre en question cette apparente vérité désormais fragile.
On y apprend donc qu’au Brésil, un fossile de serpent à quatre pattes a été découvert. Ou plutôt redécouvert, après une première trouvaille survenue il y a de cela plusieurs années. La revue indique cependant qu’à l’époque, “les pattes étaient difficiles à remarquer au premier regard”, sans compter que le fossile n’avait pu être examiné bien longtemps en raison de son inscription dans une collection privée. Il faudra attendre 2012 et l’étude approfondie d’un paléobiologiste de Portsmouth (Royaume-Uni) pour être davantage renseigné sur la question.
Serpent à quatre pattes : un fossile découvert, mais pas une première
Il s’agit là du spécimen unique d’une nouvelle espèce répondant au nom relativement complexe de Tetrapodophis amplectus. On pouvait la croiser du temps du Crétacé, au début de l’ère (entre 146 et 100 millions d’années), et il convient d’ajouter qu’elle ressemblait beaucoup au serpent actuel. Tous deux arborent ainsi un court museau, une boîte crânienne allongée, des dents crochues, des écailles, une structure vertébrale semblable ainsi qu’une mâchoire permettant d’avaler de conséquentes proies.
Un usage étonnant
Même si cette hypothèse reste à confirmer, les fameuses quatre pattes de cet ancêtre du serpent n’auraient pas été sollicitées pour des déplacements mais plutôt pour saisir des proies et accomplir l’acte sexuel. Autre différence du Tetrapodophis amplectus avec sa descendance, l’absence d’une longue queue, telle celle que l’on a l’habitude de relever chez les reptiles aquatiques comme les alligators. Une observation qui, couplée à d’autres analyses d’ordre génétique et morphologique, tend donc à remettre en question l’origine marine des serpents, lesquels pourraient finalement descendre de créatures terrestres.