Bordeaux : 6 mois avec sursis pour un chirurgien qui avait oublié une compresse dans un patient depuis amputé
Mercredi, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné un chirurgien à six mois de prison avec sursis pour avoir oublié une compresse dans un patient. Cet oubli avait conduit la victime à être amputée des deux jambes.
Les faits, rapportés par Le Parisien, remontent au 4 février 2011. Ce jour-là, un ancien conducteur de bennes était opéré du cœur au CHU de Bordeaux (Gironde). L’intervention ne s’est cependant pas déroulée dans les règles puisque une compresse a été déclarée manquante. Le chirurgien responsable de l’opération a alors contacté par téléphone un collègue “junior” pour lui demander de se mettre à la recherche de la compresse. Cette dernière a eu beau demeurer introuvable, le chirurgien “senior” a recousu le patient.
Une compresse manquante, un chirurgien demande à un “junior” de la retrouver
À son réveil, le patient, aujourd’hui âgé de 61 ans, a déclaré ne plus avoir de sensations dans les membres inférieurs. Quelques jours plus tard, il était amputé des deux jambes. Il s’est depuis avéré que la compresse avait en fait été oubliée à l’intérieur du patient. Mercredi, le chirurgien “senior” était jugé devant le tribunal correctionnel de Bordeaux.
Une “désinvolture” selon les termes du tribunal
Le tribunal a estimé que le chirurgien en chef avait fait preuve de “désinvolture” en ne retournant ainsi pas dans le bloc opératoire suite au signalement de la compresse manquante. Des experts ont établi, relate BFMTV.COM que le spécialiste aurait dû se livrer à “une échographie doppler, un examen en deux dimensions qui permet d’explorer les flux sanguins dans le cœur et les veines”. Lors de l’audience qui s’était tenue il y a environ un mois, le procureur de la République avait requis trois mois de prison avec sursis à l’encontre du praticien. Mercredi, estimant que le prévenu n’avait pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver la compresse, la justice a rendu un verdict deux fois plus sévère. Le chirurgien a ainsi été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis. Il peut faire appel de cette décision dans les dix jours.