Bonnenote.fr : le site qui fait (pas si bien ?) vos devoirs moyennant finances
Depuis quelques jours, le site Bonnenote.fr permet de commander des devoirs qui seront alors effectués par des rédacteurs triés sur le volet. Une démarche dénoncée à la fois par des parents d'élèves, des professeurs et des lycéens.
Les étudiants rechignent relativement peu à faire leurs devoirs lorsque ceux-ci sont à réaliser en classe, étant donné que ces tâches font partie intégrante des cours. Quand il s’agit en revanche de rédiger ces devoirs en dehors du cadre scolaire, la motivation, entre autres, peut faire défaut.
Depuis quelques jours, Victor Der Megreditchian, entrepreneur de 24 ans, permet aux étudiants qui le désirent de faire appel au site Bonnenote.fr afin de se sortir d’un mauvais pas. La plate-forme se décrit comme “un site internet novateur aidant les étudiants à comprendre et à rédiger des devoirs de qualité, grâce à des rédacteurs spécialisés par matière et niveau académique”. Et d’affirmer apporter “un service sur-mesure et unique d’aide à la rédaction de devoirs dans toutes les matières, destiné aux étudiants francophones, du Collège au Master.”
Commande de devoirs : un site qui fait polémique
Pour qui souhaite commander un devoir, la démarche est la suivante : le client indique le pays dans lequel il se trouve, le nombre de pages à rendre et le temps imparti pour cela ainsi que son niveau d’étude (collège, lycée, licence, master). Plus le délai est réduit, plus le prix est élevé.
Il faut ainsi par exemple compter 8,8 euros par page pour un devoir de lycéen à rendre dans 30 jours contre 18,4 euros la page si le rédacteur n’a qu’une demi-journée pour accomplir sa mission. Un principe qui est loin de ne rencontrer que des adhérents. En effet, pour la présidente de la fédération de parents d’élèves FCPE citée par Le Parisien, “c’est scandaleux, une marchandisation totale du système éducatif”.
L’exemple d’un 8/20
Des professeurs et même des lycéens se sont également insurgés contre la proposition du site. Le SGL (Syndicat général des lycéens) évoque “un Uber des devoirs” et “une marchandisation de l’éducation”. Le fondateur de Bonnenote.fr répond à cela qu’il n’est pas responsable des abus de ses clients : “Nous voulons seulement aider les élèves à avoir leurs diplômes. Notre objectif est de leur donner l’exemple du devoir parfait, ensuite le client est responsable de ses actes. C’est comme un médicament : ce n’est pas la faute du laboratoire si le patient l’utilise mal, ou trop.”
Quant à savoir si ce recours est profitable au client, le scepticisme peut être de mise. Le Parisien a ainsi commandé un devoir à 25 euros rendu trois jours plus tard. L’objet de la mission, une dissertation de philosophie sur l’interrogation “La loi s’oppose-t-elle à la liberté ?”. La copie aura écopé d’une note de 8/20, le professeur ayant reproché à son auteur une méthodologie “pas bien mise en œuvre”, une absence de références pour au final un “ensemble médiocre”.