Black Phone 2 : un nouveau visage pour l’horreur moderne

Image d'illustration. The Grabber Black Phone 2Blumhouse Productions / PR-ADN
Le Grabber, interprété par Ethan Hawke, s’impose comme une figure marquante du cinéma d’horreur contemporain.
Tl;dr
- Black Phone 2 s’impose comme une nouvelle référence de l’horreur alors que les grandes sagas classiques s’essoufflent.
- Le Grabber, inspiré de Freddy Krueger, se distingue par son ancrage psychologique et l’interprétation glaçante d’Ethan Hawke.
- Plutôt qu’un remplaçant, Black Phone 2 propose une figure moderne qui rend hommage aux monstres cultes tout en affirmant sa propre identité.
Un nouveau visage pour l’horreur contemporaine
Dans un paysage cinématographique où les figures cultes du genre semblent s’effacer, Black Phone 2 fait une entrée remarquée. Tandis que les grandes sagas telles que Halloween, Friday the 13th ou encore A Nightmare on Elm Street s’éloignent peu à peu des écrans, la relève se cherche. Ici, c’est le personnage du Grabber, incarné avec intensité par Ethan Hawke, qui vient réveiller la peur, tout en empruntant quelques codes aux monstres d’hier.
Entre hommage et singularité : la filiation revendiquée
La construction de ce nouvel antagoniste doit beaucoup à l’influence directe de Freddy Krueger. Les créateurs, le réalisateur Scott Derrickson et le scénariste C. Robert Cargill, assument pleinement cette inspiration. D’ailleurs, dans cette suite, le spectateur retrouve ce frisson particulier : après sa mort, le Grabber revient hanter les rêves de la jeune Gwen, poursuivant son cycle macabre au-delà du réel. Un clin d’œil évident à Freddy, mais enrichi ici par l’imagerie des films de camps d’été ou encore le grain si particulier du Super 8, rappelant Sinister, une autre œuvre de Scott Derrickson.
Ethan Hawke face au masque : une incarnation humaine et dérangeante
Ce qui distingue véritablement le Grabber dans cette vague de renouveau horrifique ? C’est avant tout la présence charismatique d’Ethan Hawke. Là où des figures comme Michael Myers ou Jason Voorhees se dissimulent derrière un masque anonyme, Hawke insuffle une profondeur psychologique inquiétante à son personnage. Comme jadis Robert Englund pour Freddy — dont il fut l’unique interprète jusqu’au remake de 2010 — il façonne un tueur avec âme, conférant au Grabber une identité propre qui marque durablement.
À ce sujet, il est important de souligner plusieurs points qui font écho dans le film :
- L’exploitation de la peur nocturne et des cauchemars.
- L’ambiguïté entre hommage appuyé et volonté d’indépendance artistique.
- L’impact d’un acteur reconnu sur la pérennité d’un personnage.
L’icône du futur ? Pas tout à fait Freddy Krueger, mais…
Si l’on pourrait croire que Black Phone 2 prépare une nouvelle franchise à la hauteur de A Nightmare on Elm Street, il n’en est rien. Le Grabber n’atteint ni le degré de cruauté ni l’aura mythique de Freddy Krueger. Il agit différemment, frappe moins souvent… et rien n’indique qu’Ethan Hawke endossera ce rôle sur deux décennies comme Robert Englund. Mais ce qui se joue ici dépasse le simple pastiche : sans forcer la succession, Scott Derrickson et C. Robert Cargill offrent au cinéma d’horreur contemporain une nouvelle figure forte — capable de nourrir les peurs actuelles tout en saluant ses glorieux aînés.
En somme, Black Phone 2 s’impose non comme un remplaçant mais bien comme un digne héritier : celui qui préfère rendre hommage plutôt que de détrôner.