Besançon : un vaste réseau d’immigration clandestine démantelé
Onze personnes suspectées d’être à la tête d’un réseau d’immigration clandestine ont été interpellées hier à Besançon.
C’est le dénouement d’une opération policière d’envergure européenne qui s’est déroulée hier dans plusieurs pays. Près de 350 policiers ont participé au démantèlement d’un vaste réseau d’immigration clandestine le 24 mars 2015. Une opération qui a conduit à l’arrestation de 41 personnes, dont 11 en France dans la ville de Besançon (Doubs).
Coup de filet sur le réseau de trafic d’êtres humains
Selon les sources policières proches de l’enquête recoupées par 20 Minutes, la quarantaine d’individus interpellés sont tous des Albanais du Kosovo et ont tous été arrêtés en même temps en France, en Autriche, au Kosovo, en Hongrie, en Slovaquie et en République Tchèque.
Le réseau avait mis en place un système de transport de ressortissants kosovars qui permettait de faire entrer illégalement ces derniers dans l’espace européen de Schengen. Selon l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest) « Des chauffeurs faisaient la navette entre la région et le Kosovo à un bon rythme de 5 à 10 personnes chaque semaine ».
Après être parvenus à leurs fins, les immigrés clandestins demandaient systématiquement l’asile politique auprès des services d’immigrations du pays dans lequel ils étaient entrés.
La tête du réseau interpellée en France
Les onze individus interpellés à Besançon feraient partie de « la tête du réseau » selon des policiers proche de l’enquête. L’organisateur présumé du réseau, un homme de 31 ans installé en France de longue date, est déjà connu de la justice française. Ce dernier gérait la majorité du réseau composé de rabatteurs, de chauffeurs ou encore de mécaniciens pour les grosses cylindrées utilisées pour le transport. L’organisation criminelle vivait également du trafic de drogue.
Les candidats à l’exil devaient payer 2.800 euros pour une personne seule, une somme qui s’élevait à 7000 euros pour une famille. Ensuite, certains membres du réseau accompagnaient les migrants dans leurs démarches administratives de demande du statut de réfugié.
En France, 2800 demandes d’asile provenant de Kosovars sont recensées chaque année. Un chiffre qui s’élève à 10.000 en Allemagne et à 40.000 en Hongrois depuis que le Conseil d’État a classé le Kosovo comme pays non sûr.