Besançon : un anesthésiste aurait volontairement empoisonné sept patients
Un médecin anesthésiste vient d'être mis en examen à Besançon pour avoir volontairement empoisonné sept patients entre 2008 et 2017. Deux d'entre eux sont décédés en 2008 et 2016 au cours de leur intervention chirurgicale.
Lundi à Besançon, un médecin anesthésiste de 45 ans a été mis en examen pour “empoisonnements avec préméditation”. Il est ainsi accusé d’avoir volontairement empoisonné sept patients, dont deux mortellement, entre 2008 et janvier 2017. Désormais sous contrôle judiciaire, il lui a été défendu de poursuivre son activité professionnelle, avec en sus l’obligation de verser une caution d’un montant de 60.000 euros.
La vice-procureure de Besançon Christine De Curraize, dont la teneur des propos est rapportée par Le Figaro, explique que les patients en question sont quatre femmes et trois hommes. Tous auraient reçu, durant leurs opérations respectives, des “doses létales de substances” à la nature inconnue.
Empoisonnements de patients : un anesthésiste conteste
Parmi ces victimes supposées, deux ne sont désormais plus de ce monde. En 2008, un homme de 53 ans est ainsi décédé alors qu’il était en train de se faire opérer des reins, et en 2016, une femme de 51 ans s’est éteinte durant une opération pour une fracture.
L’avocat de l’anesthésiste, Me Randall Schwerdorffer, a déclaré que son client réfute toutes les accusations énoncées à son encontre : “Mon client conteste fondamentalement tout empoisonnement que ce soit. Il dit passer sa vie à réanimer les gens, pas à les tuer. Il est dans l’incompréhension totale des accusations portées à son encontre”.
Des indices “graves et concordants”
Le médecin mis en cause dans cette affaire jouit de plus d’une excellente réputation selon son avocat : “C’est un professionnel archireconnu, de grande qualité, qui pratique 2.000 anesthésies par an, et dont le métier est plus qu’un métier, c’est une passion”. Deux informations judiciaires auront néanmoins être ouvertes depuis les premiers soupçons.
Le président de la Conférence médicale d’établissement de la Polyclinique, le docteur Pascal Petit, a par ailleurs rappelé le dépôt d’une plainte auprès du procureur de la République suite à “trois événements graves périopératoires [survenus] en 2009 sur une courte période”. Et alors que l’enquête est actuellement en cours, la vice-procureure a indiqué que “nous avons des indices graves et concordants [permettant de] présupposer l’administration volontaire de substances mortelles, il s’agit de faits gravissimes”. On ignore pour l’heure quelles ont pu être les motivations précises de l’anesthésiste, qui risque la réclusion criminelle à perpétuité.