Benoît Hamon : être socialiste sans négliger l’écologie
Le candidat à la primaire de la gauche Benoît Hamon affirme ne plus concevoir "d'être socialiste sans être écologiste", estimant de même que le "modèle de développement" de la France doit être progressivement modifié.
Candidat à un scrutin dont on se demande encore si l’issue délivrera forcément un opposant de poids à François Fillon, l’ancien ministre de l’Éducation nationale Benoît Hamon tend en tout cas à se différencier des autres participants à la primaire de la gauche.
Après avoir débuté sa campagne il y a de cela trois mois, le député des Yvelines confié au Parisien en avoir retenu “une aspiration réelle à ce que la question du travail soit traitée dans l’élection présidentielle. La question du rapport entre l’écologie et le social, l’impact que peut avoir la dégradation de l’environnement sur notre santé montent aussi très fortement.”
Primaire socialiste : Hamon concerné par l’environnement
Benoît Hamon dit également faire le constat de “l’incompréhension, parfois même la désolation, d’une grande partie de nos électeurs face à la division à gauche. En même temps, et c’est paradoxal, il y a une envie de débattre, de trancher des questions restées en suspens.”
C’est là que le candidat à la primaire socialiste marque une distance avec deux de ses rivaux : “En clair, il y a une option sociale-libérale, sociale-démocrate, présentée par Manuel Valls et Vincent Peillon. Elle vise à prolonger ce qui a été fait avant, avec telle innovation dans le domaine social, telle innovation dans le domaine de la fiscalité. Comme si l’on voulait encore vivre cinq années supplémentaires avec des solutions qui échouent un peu partout dans le monde. Moi, il me semble qu’il faut engager progressivement un changement de notre modèle de développement. Je ne conçois plus d’être socialiste sans être écologiste. D’où mes choix sur le partage du temps de travail, le revenu universel, la nouvelle protection sociale, les investissements ciblés…”
Macron, “une identité incertaine”
Et s’il reconnaît se sentir “moins souverainiste” et “plus européen” qu’Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à l’élection de janvier avec qui il partage néanmoins “des valeurs communes”, Benoît Hamon apparaît dans le même temps plus sceptique à considérer Emmanuel Macron comme une composante de la gauche :
“Il a une identité incertaine…” Et d’ajouter : “Je ne sais pas à quelle gauche il fait référence. Je ferai la démarche. Mais il apparaît moins dans une aventure politique, collective et durable que dans une quête personnelle.”