Bangkok s’affaisse et pourrait être partiellement submergée d’ici à 2030
La capitale thaïlandaise "s’affaisse aujourd’hui d’un à deux centimètres par an et risque de subir des inondations très importantes dans un futur proche".
À partir de demain et jusqu’à dimanche prochain, Bangkok accueille la réunion préparatoire de la COP-24, future conférence climatique de l’ONU.
Et la situation de la capitale thaïlandaise, avec ses 10 millions d’habitants, est potentiellement catastrophique, érigée qu’elle est à 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer.
Des inondations potentiellement dévastatrices
Pour Tara Buakamsri, directeur de Greenpeace Thaïlande, la mégapole « s’affaisse aujourd’hui d’un à deux centimètres par an et risque de subir des inondations très importantes dans un futur proche ». Montée du niveau de l’eau, érosion du rivage et urbanisation forcenée font craindre un scénario catastrophe dont les premières lignes ont été écrites lors des dernières grandes inondations de 2011.
Cette année-là, pas moins de 20% de la capitale s’était retrouvé sous les eaux, un phénomène qui avait touché principalement les zones périphériques. Le quartier d’affaires avait été épargné grâce à la mise en place de digues, dans la précipitation.
Une « ville obèse sur un squelette d’enfant »
La Banque mondiale ne se montre pas plus optimiste, estimant que Bangkok pourrait être inondée à « Près de 40% » dès 2030. Un autre expert, le géologue Thanawat Jarupongsakul imagine quant à lui la mégapole comme étant une « ville obèse sur un squelette d’enfant ».
Suppakorn Chinvanno, spécialiste du climat à l’Université Chulalongkorn de Bangkok remarque encore que « les nombreux canaux qui traversaient la capitale, appelée autrefois la Venise de l’Orient, ont en partie disparu, recouverts par l’important réseau routier. Ils constituaient pourtant un bon système de drainage naturel ». Autant de raisons qui font de Bangkok l’une des villes les plus menacées par le changement climatique en Asie, en compagnie de Jakarta.