Baby-Loup : le procès relance le débat sur la laïcité
L'affaire du licenciement d'une employée de crèche qui a refusé de retirer son voile au travail a été relancée avec un nouveau procès.
Fatima Atiff était la directrice-adjointe de la crèche privée Baby-loup située à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines. La salariée a refusé de retirer son voile au travail, malgré la demande de sa hiérarchie. Elle a été renvoyée. Mais la cours de cassation de Paris avait annulé cette décision le 19 mars 2013, car l’interdiction de porter le voile s’applique au lieu public et non dans un établissement privé. « S’agissant d’une crèche privée », ce renvoi constituait « une discrimination en raison des convictions religieuses » avait estimé la Cour.
Cette affaire était jugée de nouveau ce jeudi 17 octobre. Le procureur général François Falletti et le 1er président de la cour Jacques Degrandi ont siégé ensemble à la cour d’appel, ce qui montre l’ampleur de ce procès. Le procureur a estimé dans son réquisitoire que si « la liberté religieuse est un principe fondamental », « les missions d’éveil et du développement de l’enfant (…) sont de nature à justifier des restrictions ». Il demande donc aux magistrats de confirmer le licenciement de Fatima Atiff.
Baby-Loup : quand une crèche devient le symbole d’un débat
Pour l’avocat de l’ancienne salarié, « La laïcité, ce n’est pas faire du terrorisme à l’égard des convictions politiques et religieuses des citoyens ». « On ne voit pas très bien comment le fait de porter un foulard pourrait avoir une influence sur les enfants ». Il dénonce également « la radicalisation » de la directrice de l’établissement au nom de la laïcité.
Un procès qui relance donc le débat sur la laïcité en France. L’arrêt de la cour d’appel de Paris sera rendu le 27 novembre.