Aux Etats-Unis, explosion des cas de syphilis chez les nourrissons
Les autorités sanitaires alertent sur ces cas, qui ont été multipliés par plus de onze en dix ans.
Mardi 7 novembre, les autorités sanitaires américaines alertent sur l’augmentation des cas de syphilis chez les nouveau-nés. En effet, si l’on recensait 335 cas en 2012, ils sont passés à 3 761 en 2022.
Or, rappelle les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale aux États-Unis, l’immense majorité des cas (90%) auraient pu être évités par le biais de dépistages et traitements durant la grossesse.
Syphilis : « Un niveau qui brise le cœur »
Debra Houry, responsable au sein des CDC, regrette : « La crise de syphilis congénitale aux États-Unis s’est envolée à un niveau qui brise le cœur. L’épidémie d’infections sexuellement transmissibles continue à s’intensifier dans notre pays ».
À l’occasion d’une conférence de presse, elle a ajouté que cette hausse des cas est observée « dans tous les groupes d’âge, y compris chez les femmes en âge de procréer et leurs partenaires sexuels ».
Le rôle des « déterminants sociaux »
Particularité de cette augmentation : le risque de naître avec la syphilis était huit fois supérieur en 2021 chez les bébés hispaniques, noirs ou amérindiens. Pour les CDC, c’est le fruit de « décennies de déterminants sociaux profondément enracinés » et créant toujours plus de barrières à l’accès aux soins.
Laura Bachmann, une responsable dans la branche des CDC dédiée à la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST), précise que « Les barrières peuvent inclure un manque de couverture santé, le fait de vivre dans un désert médical ou de soins gynécologiques, des difficultés d’accès aux transports, des difficultés liées à la consommation de drogues, un logement instable, la pauvreté et le racisme ».
L’impérieuse nécessité du dépistage
L’autorité sanitaire exhorte les professionnels à saisir toutes les opportunités de dépistage des femmes enceintes, même lorsqu’elles sont vues par des services d’urgence, ou encore des programmes liés à la consommation de drogue.
Les CDC préconisent aussi le lancement d’un traitement dès qu’un test rapide chez une femme enceinte s’avère positif, avant même sa confirmation.