Autriche : un arboriculteur condamné à 4 mois ferme après avoir tué des abeilles avec un insecticide
Mercredi dans le sud de l'Autriche, le tribunal de Klagenfurt a condamné un arboriculteur à 4 mois de prison ferme pour le recours illégal à un insecticide dans le traitement de ses arbres. Insecticide dont l'usage aura conduit à tuer quelque 50 ruches voisines.
La mort de toutes ces abeilles n’aura pas été vaine. Mercredi, le tribunal de Klagenfurt, dans le sud de l’Autriche, a ainsi condamné un arboriculteur à douze mois de prison dont quatre ferme pour avoir illégalement employé un insecticide dans le traitement de ces arbres. En conséquence de cet usage, une cinquantaine de ruches voisines s’étaient éteintes.
L’insecticide en cause, le chlorpyrifos que LCI rapporte comme étant un « puissant » produit, avait été répandu par l’arboriculteur sur ses vergers. Quand bien même les arbres n’étaient pas en fleurs, la période même de la floraison interdisait tout recours aux insecticides. Et celui-ci d’avoir attiré quantité d’abeilles de ruches avoisinantes.
Un arboriculteur autrichien condamné pour « atteinte délibérée à l’environnement »
La justice a donc condamné l’arboriculteur pour « atteinte délibérée à l’environnement ». Un verdict préventif pour le tribunal qui a rappelé que « l’usage de produits phytosanitaires ne peut s’effectuer que dans le cadre d’un équilibre entre l’écologie et l’économie ».
Les abeilles et autres insectes pollinisateurs souffrent déjà sensiblement, à l’échelle mondiale, du recours à ce type de produits dans le milieu de l’agriculture. Depuis le 1er septembre, cinq néonicotinoïdes nocifs pour ces insectes sont interdits en France : la clothianidine, l’imidaclopride, le thiaméthoxame, la thiaclopride et l’acétamipride.
Une interdiction souhaitée depuis 2013 par Greenpeace
Ce pesticide a été épinglé ces dernières années par des études lui prêtant une dangerosité auprès des femmes enceintes. Les enfants exposés dans le vente de leur mère risqueraient ainsi une altération de leur développement cérébral. En outre, la substance favoriserait le risque d’obésité et de diabète.
On peut même remonter encore plus loin pour trouver trace d’une alerte concernant ce pesticide. En 2013, soit il y a cinq ans, l’ONGI Greenpeace appelait déjà à son interdiction pour préserver les abeilles. En mai dernier, le directeur général de la FAO (Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture) Jose Graziano da Silva déclarait : « Il n’est pas possible d’avoir une sécurité alimentaire si nous n’avons pas de pollinisateurs ».