Australie : Une écolière de 9 ans reste assise pendant l’hymne pour dénoncer le “racisme institutionnel”
Une sénatrice a qualifié la fillette de "sale gosse" et pense qu'elle mérite un "coup de pied au derrière".
Harper a 9 ans, et pas sa langue dans sa poche c’est le moins que l’on puisse dire. Il y a quelques jours à l’école, elle a refusé de se lever pour honorer l’hymne national australien, Advance Australia Fair. Ce qui lui a valu une colle.
Un hymne jugé raciste par la fillette
Selon elle, le chant fait fi de l’histoire indigène. Il débute par ces paroles : “Australiens, réjouissons-nous, car nous sommes jeunes et libres”. Dans l’esprit d’Harper, “quand on dit ‘nous sommes jeunes’, on méprise complètement les Australiens indigènes qui étaient là avant nous”.
À la chaîne ABC, elle résume : “À l’origine, quand l’hymne a été écrit, cela voulait dire faire avancer les blancs d’Australie”. Les colons sont arrivés en 1788, et désormais les aborigènes ne représentent plus que 3% de la population, avec le taux de pauvreté et le niveau de santé que l’on connaît.
Mark Nielsen, son père, a confié qu’elle avait “témoigné d’un courage incroyable en défendant ce en quoi elle croit”. Si elle affirme avoir pris cette décision seule, elle en a néanmoins parlé avec ses parents, et leur a dit avoir voulu “sensibiliser les gens pour qu’ils réfléchissent au racisme institutionnel”.
Un vaste écho dans le pays
À l’échelle locale, le directeur de l’établissement scolaire a pris rendez-vous avec la famille toute entière pour signifier à Harper que d’autres façons de protester étaient possibles.
Au niveau national, le ministère de l’Éducation a quant à lui réagi en déclarant que “L’école respecte la volonté de l’élève et a proposé d’autres alternatives, y compris la possibilité de rester devant le hall pendant l’hymne national et de ne pas chanter”.
Enfin, la sénatrice Pauline Hanson a qualifié la fillette de “sale gosse”, tout en estimant sur Facebook qu’elle mérite un “coup de pied au derrière”.