Au cinéma cette semaine : Une rencontre, 96 heures et Dans la cour
Cette semaine, trois films français occupent le champ des sorties cinéma, dans des genres différents, mais avec des acteurs grandioses
Une rencontre est le nouveau film de la réalisatrice Lisa Azuelos (LOL en 2009), et réunit deux figures du cinéma français, Sophie Marceau et François Cluzet. Il s’agit cette fois-ci d’une romance, où la réalisatrice interprète la femme du héros.
Elsa écrivain (Sophie Marceau), et Pierre (François Cluzet), avocat, se croisent lors de la soirée de clôture d’un salon du livre : un regard, un briquet qui change de mains, des rires un peu trop nerveux, le frémissement d’une histoire possible… Une rencontre ? Sauf que la vie de Pierre, c’est d’abord sa famille : ses enfants et Anne (Lisa Azuelos), sa femme depuis quinze ans, celle qui l’aimera toujours, et qu’il aimera toujours, en dépit de la routine et du temps qui passe, il le sait. Elsa, de son côté, se reconstruit peu à peu suite à un divorce compliqué, se partageant entre l’écriture, ses ados qui grandissent trop vite, ses amies et une histoire légère comme l’air avec Hugo (Niels Schneider), son jeune amant. Pour elle, l’homme marié est un tabou et même pire : une erreur. Pourtant… Dès le premier regard, la rencontre de Pierre et Elsa s’inscrit dans une temporalité différente, comme si présent et futur possible se dédoublaient, s’entrechoquaient… jusqu’à créer une réalité où tout serait possible.
La critique d’Une rencontre
La presse est réellement partagée sur ce film. Le Journal du Dimanche est conquis : “pour éviter de déraper dans les clichés, le film s’accorde des parenthèses oniriques, voire surréalistes, une manière d’évoquer avec intelligence et humour le fantasme nourri par l’attente. Une histoire d’amour à laquelle on ne résiste pas.”, tout comme Télé7Jours : “Tout sonne juste dans cette romance qui assume les clichés pour mieux les transcender dans une émouvante variation de l’éternel triangle amoureux.” En revanche, pour Les Fiches du Cinéma, il s’agit “d’une romance à la française, où comment le politiquement correct contamine la comédie romantique. Le jeu de Cluzet et la grâce de Marceau sauvent le morceau.” Et le Monde enfonce le clou, parlant d’une “comédie romantique bourgeoise réalisée de bout en bout comme une gigantesque pub pour parfum de luxe. Ennui infini garanti.”
La bande-annonce d’Une rencontre
96 Heures
96 Heures est la nouvelle réalisation de Frédéric Schœndœrffer, qui est aussi aux commandes de la série à succès Braquo. Ce nouveau thriller policier rassemble Gérard Lanvin et Niels Arestrup.
Carré (Gérard Lanvin) est le patron de la BRB (Brigade de Répression du Banditisme). Trois ans plus tôt, il a fait tomber un grand truand, Kancel (Niels Arestrup). Aujourd’hui, à la faveur d’une extraction, Kancel kidnappe le flic. Il a 96 heures pour lui soutirer une seule information : savoir qui l’a balancé.
La critique de 96 Heures
Globalement, la presse souligne un film attendu, et pas très palpitant. Pour Le Monde, “Kancel est un pervers incontrôlable. Carré est adepte d’une rationalité virilement stoïque. Niels Arestrup est Kancel. Gérard Lanvin est Carré. L’heureuse surprise est que le huis clos dure moins de quatre-vingt-seize heures.” Pour Première, “le spectateur est prié d’accepter un monceau d’invraisemblances sans poser de questions. […] les deux interprètes principaux s’en sortent avec les honneurs”. Enfin, pour les Fiches du Cinéma, “après “Switch”, Schoendoerffer confirme avec ce polar baclé, sans idées et sans envergure, qu’il a renoncé à toute ambition. Triste.” Bref, pas le film à retenir cette semaine.
La bande-annonce de 96 heures
Dans la cour
Pierre Salvadori, le réalisateur de Hors de Prix en 2006 (avec Audrey Tautou et Gad Elmaleh), revient avec Dans la cour, joli film où s’opposent Catherine Deneuve et Gustave Kervern.
Antoine (Gustave Kervern) est musicien. A quarante ans, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d’errance, il se fait embaucher comme gardien d’immeuble. Jeune retraitée, Mathilde (Catherine Deneuve) découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l’immeuble s’effondrait… Tout doucement, Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir sombrer vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux forment un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.
La critique de Dans la cour
La critique est très élogieuse, et salue ce nouveau film de Pierre Salvadori comme une vraie réussite. Pour Le Monde, “le huitième long-métrage de Pierre Salvadori en vingt ans de carrière est, nettement, le plus réussi. Pourquoi ? Simple. Il est le plus désespéré, donc le plus beau.” Même son de cloche pour Première, pour qui “Salvadori se plaît à filmer des scènes complexes où l’apparente légèreté est sans cesse contredite par le mal-être, réel, des deux personnages principaux. En résulte l’impression troublante de se noyer le sourire aux lèvres.” Sans conteste le film de la semaine.