Attentats de Paris : Juppé ne veut pas “laisser carte blanche” au gouvernement
Dans une longue lettre adressée aux Français, le maire de Bordeaux Alain Juppé a indiqué qu'il n'entendait pas "laisser carte blanche" à François Hollande et au gouvernement quant à la réaction à adopter suite aux attentats de Paris.
Dans une copieuse missive intitulée “Après les attentats de Paris, agir” et publiée samedi, le maire de Bordeaux Alain Juppé s’adresse aux Français sur le comportement et les actions à mener pour répondre au terrorisme. En établissant pour commencer un rapide rappel des faits.
“Vendredi 13 novembre, notre pays a connu l’horreur. Chacune et chacun d’entre nous est bouleversé par la barbarie qui s’est abattue sur notre Nation, et la République endeuillée pleure les siens. Après le choc, la réalité. L’État Islamique, Daech, nous a déclaré la guerre et nous devons en tirer toutes les conséquences.”
Juppé : un “soutien” limité à Hollande et au gouvernement après les attentats de Paris
Et de poursuivre non sans manifester une volonté d’accompagner l’État dans sa réaction face au terrorisme : “La première [conséquence] : être unis, rassemblés et soudés autour des autorités qui sont aujourd’hui en charge de la sécurité de notre pays, le Président de la République et le gouvernement. Je leur ai apporté mon soutien. Mais cela ne veut pas dire leur laisser carte blanche. Il faut passer à l’acte très rapidement parce que nous avons déjà l’exemple dans un passé récent d’annonces qui n’ont pas été suivies d’effets.”
Services de renseignement : l’appel à plus de moyens
Tout en soutenant “le recrutement de 8.500 fonctionnaires dans la police, la gendarmerie, l’administration pénitentiaire, la justice”, le candidat à la primaire de la droite pour 2016 estime toutefois que “ce n’est pas suffisant” étant donné qu’“il faut former ces agents” et que, par conséquent, “les effets ne se feront sentir qu’à long terme”. Pour Alain Juppé, il est nécessaire de fournir davantage de moyens aux services de renseignement : “À ce sujet, je propose de simplifier drastiquement les procédures administratives qui occupent aujourd’hui deux tiers du temps des policiers et gendarmes, et de recruter du personnel civil pour s’en occuper. Ces professionnels doivent pouvoir être au cœur de l’action.” Enfin, quant aux décisions à prendre sur un plan international pour “écraser Daech”, le maire de Bordeaux apparaît favorable à “l’idée d’une coalition unique associant Américains, Russes, Français, Turcs, Iraniens, pays du Golfe”. En indiquant au passage être “attentif aux résultats qu’obtiendra en ces termes la diplomatie française”.