Attentat contre Charlie Hebdo : Le dessinateur Riss publie le livre “Une minute et quarante-neuf secondes” (Interview)
Demain sortira aux éditions 'Actes sud' un livre qui oscille entre l'analyse et le témoignage. Le dessinateur Riss revient sur l’attentat djihadiste qui a décimé la rédaction du magazine "Charlie Hebdo", dont il est un survivant.
Ce 7 janvier 2015 restera à jamais gravé dans la mémoire du dessinateur satirique Riss – alias Laurent Sourisseau. Dans son livre “Une minute et quarante-neuf secondes”, il se remémore l’attentat perpétré contre “Charlie Hebdo” qui a fait 11 morts au cœur de la rédaction. Interviewé sur RTL, Riss répond tout d’abord à cette question du journaliste “1m49 secondes, ce moment interminable vous le revivez souvent ?”. “Le revivre c’est peut-être exagéré mais c’est vrai qu’on y pense régulièrement, c’est quelque chose dont on ne peut pas se défaire. Coucher sur papier ce qui s’est passé était important pour moi, cela me permet de communiquer au lecteur ce que j’avais en tête quand ça se passait…(il parle des tires des tueurs. Riss recevra une balle dans l’épaule-NDLR). Je comptais les secondes… et je me disais que chaque seconde allait être la dernière… et puis une autre seconde arrivait… chaque seconde aurait dû être la dernière“.
Il y a une partie de vous qui a été détruite comme un arbre, “à moitié vivant, à moitié mort”
Riss est-il un survivant ? Sa réponse est délicate : “On meurt un peu ce jour là aussi, il y a quelque chose de vous qui disparait pour toujours. On constate quand on sort de là qu’on est toujours un peu vivant mais il y a une partie de vous qui a été détruite comme un arbre, “à moitié vivant, à moitié mort, avec des branches vertes et d’autres qui sont mortes pour toujours. 5 ans après, le temps fait un peu son œuvre …mais cela n’effacera rien. On est amputé d’une partie de son corps …On continue de vivre mais cela n’est plus la vie d’avant. Je souffre encore de ma blessure. Il faut apprendre à faire son deuil, le deuil d’une partie de son corps. Cela ne reviendra plus jamais“, assure Riss.
#CharlieHebdo : "On sera toujours en colère… on se sent trahi par une partie des intellectuels ou des élites", explique Riss dans #RTLMatin avec @VenturaAlba pic.twitter.com/IDfgImRPMZ
— RTL France (@RTLFrance) October 1, 2019