Arrêtons de taper sur Facebook !
Mal européen et plus particulièrement français, la critique facile du nouveau Big Brother semble devenue une mode incontournable...
C’est devenu un marronnier comme un autre dans la presse, que ce soit dans des reportages télévisés alarmistes (comme celui de Capital de février dernier qui avait déchainé les foules sur le net, notamment sur Twitter) ou dans la presse écrite : on adore taper sur Facebook, comme l’a d’ailleurs si bien résumé cet article du journal Le Monde.
C’était sans compter sur le dernier buzz qui agite le petit monde du web 2.0 et qui est repris sur le site du Figaro, de Libération et du Monde. Le désormais fameux Max Schrems, étudiant autrichien curieux, a mis le feu au poudre en demandant à Facebook une copie de l’ensemble de ses données. Nous n’écrirons pas un énième article qui reprend l’ensemble des griefs de M. Schrems contre Facebook, ceux cités plus hauts le faisant déjà très bien.
Prenons un peu de hauteur et ne crions pas aux loups… Premier constat : le fichage client et l’exploitation des données personnelles ont toujours existé (je ne dis pas que c’est bien ou mal, je fais ici un constat). Les supports ont changé, les pratiques ont évolué mais elles existaient bien avant le réseau de Mark Zuckerberg.
Prenons un acteur historique comme La Poste : chacun sait que La Poste distribue notre courrier, mais ce que l’on sait moins, c’est que l’établissement public propose également la gestion des données clients : optimisation et actualisation des bases de données de vos informations (déménagements, abonnements presse, etc.), dédoublonnage des adresses identiques, géocodage, numéros de téléphone, typologie, etc. Personne ne tape sur La Poste et pourtant la gestion des données personnelles est l’une des activités les plus lucratives du groupe.
Si l’on s’arrête sur les acteurs majeurs du e-commerce, c’est assez semblable. On ne hurle pas au scandale lorsque la Fnac ou Amazon nous proposent des produits qui pourraient nous intéresser (en fonction de l’historique de consultation de page ou des derniers achats). C’est d’ailleurs une fonction plutôt pratique ! Et pourtant, il s’agit également de gestion de données personnelles, mais tout est question d’usage : le but ici est de personnaliser l’expérience de l’utilisateur. On ne va tout de même pas leur reprocher de cibler leurs messages : vous regrettez vraiment l’époque où vous receviez des mails pour des produits/services qui ne vous intéressaient absolument pas ?
Mais revenons à nos moutons. On reproche en substance à Facebook de ne pas supprimer définitivement un élément supprimé par un membre (une publication, un message, etc.), de stocker ad vitam æternam nos données personnelles. Honnêtement, considérant le nombre de données stockées et du nombre d’employés travaillant chez Facebook, il y a peu de chances que certains d’entre eux passent leur journée à décortiquer le dernier livre que nous avons lu et le dernier ami que nous avons accepté.
Quel intérêt aurait Facebook de faire de vos données un usage autre que celui du ciblage des offres et publicités ? Je ne vois toujours pas…
Autre point qu’il est bon de rappeler : chacun est responsable du contenu qu’il met en ligne, quelque soit le support. Certaines informations sont bonnes à partager avec tous, d’autres non. Chacun a bien conscience qu’il n’est pas opportun de communiquer son code PIN au premier inconnu croisé dans la rue. De la même manière, partager des informations personnelles dites sensibles sur Facebook (ou ailleurs) n’est pas non plus une bonne idée. En clair, soyez intelligent dans la manière dont vous partagez vos données, et Facebook (ou un autre) ne pourra pas vous nuire…
Article rédigé par Emeric Ernoult, Emeric est un serial-entrepreneur ayant une véritable passion pour le Web communautaire et le marketing Facebook.
Il intervient régulièrement dans des conférences sur le Social Marketing et est l’auteur de plusieurs guides pratiques sur le marketing Facebook.
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