Argentine : la folle histoire des 400 kilos de cocaïne saisis à l’ambassade de Russie
Un scénario digne d'un film d'espionnage entre Argentine, Russie, et Allemagne qui a commencé en décembre 2016.
Tout commence le 13 décembre 2016, quand dans un bâtiment annexe à l’ambassade russe dans la capitale argentine, 389 kilos de cocaïne sont découverts dissimulés dans 16 valises.
Et c’est l’ambassadeur russe de l’époque Viktor Koronelli qui avait fait part de cette cachette aux enquêteurs.
Une longue enquête commence
En catimini, ces derniers vérifient d’abord minutieusement que les dires de l’ambassadeur sont exacts. Il s’agit bien de drogue, et plutôt que la saisir immédiatement, les enquêteurs partent acheter de la farine pour un poids équivalent à celui de cocaïne découverte. Patricia Bullrich, ministre de l’Intérieur argentine, a précisé jeudi que la drogue “a été remplacée par de la farine (cette nuit-là) et des balises ont été placées à l’intérieur afin de pouvoir surveiller la transaction et démanteler l’organisation”.
400 kilos of cocaine found in Russian embassy in Argentina https://t.co/87ijpJdtAe pic.twitter.com/4HW8tbsPtD
— FRANCE 24 English (@France24_en) February 23, 2018
Les semaines suivantes, ceux qui organisent le trafic cherchent à faire partir la drogue sans savoir qu’il s’agit désormais de simple farine. C’est en décembre 2017, soit un an après leur découverte, que le chargement part pour Moscou. Le gouvernement russe, dans le cadre d’un voyage officiel en Argentine, avait procuré un avion afin de pouvoir surveiller la remise des valises à Moscou.
Cinq arrestations
Au total, ce sont 5 personnes qui sont interpellées par autant de services de police (2 en Argentine, 3 en Russie) qui ont travaillé main dans la main. Une de ces arrestations concerne un Russe qui a acquis la nationalité argentine, et qui avait rejoint la police de Buenos Aires en 2013, d’après Patricia Bullrich.
Quant à la drogue, jugée “d’une très grande pureté”, sa destination finale était la Russie et sans doute l’Allemagne, où se trouve en cavale le cerveau présumé du trafic. Des agents de police russes “sont venues en Argentine à trois reprises pour participer à l’enquête qui a nécessité plus d’un an”, ajoute la ministre. “La valeur de ce chargement est d’environ 50 millions d’euros sur le marché russe”, a-t-elle encore indiqué. Quant à son origine, elle n’est pas encore définie : “Elle peut provenir de Colombie ou du Pérou, les paquets étaient ornés d’une étoile”, selon Patricia Bullrich.
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