Argentine : un équipage d’Air France interpellé suite à la plainte d’une passagère
Fin octobre, un équipage d'Air France a été interpellé en Argentine après qu'une passagère a porté plainte pour un surclassement lui ayant été refusé et un comportement supposément inapproprié de son voisin de vol.
Les faits remontent au dimanche 29 octobre dernier et concernent un vol de la compagnie Air France qui prenait la direction de Buenos Aires, en Argentine. Durant le voyage, une passagère a demandé à être surclassée en « Business », ce qui lui a été refusé pour un manque de place.
Cette même passagère s’est ensuite plainte d’une attitude supposément déplacée de son voisin, ce que n’a cependant pu constater l’équipage de l’avion. Cette femme de 29 ans a malgré tout pu obtenir un nouveau siège, rapporte franceinfo. Son mécontentement semble en tout cas avoir été profond puisque elle a par la suite porté plainte au commissariat de l’aéroport international d’Ezeiza, accusant son voisin de vol de s’être masturbé à côté d’elle. Si l’équipage n’avait pas eu vent de cet incident en particulier, il aura malgré tout dû réveiller le passager en question à deux reprises pour empiètement sur l’espace de sa voisine.
Vol Air France : une passagère parente d’un ex-ministre porte plainte
Dans un communiqué daté de lundi, le SNPNC (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial) y dénonce les « 48 h d’angoisse » vécues par « nos collègues du vol AF 228 du 29 octobre 2017 », lesquels se sont ainsi « vus successivement interpellés par des forces de police, interrogés dans des conditions bafouant les droits fondamentaux, inculpés et pour certains incarcérés pour finalement être relâchés sans explications. »
Le courrier adressé à l’ambassade d’Argentine en France (l’autre étant destiné au ministre des Affaires étrangères) mentionne au passage la découverte d’un « lien de parenté » entre la passagère et « une Magistrate de Buenos Aires et avec un ancien Vice-Ministre de la Justice ».
Un chef de cabine principal malmené des heures durant
La partie de l’équipage ayant été interpellée a été contrainte de rester six heures d’affilée dans le commissariat, puis de se rendre au tribunal et de ne pas quitter une cour, « sans explication ». Le chef de cabine principal a quant à lui « été séparé du groupe et enfermé dans une pièce d’un 1 m², sans possibilité de s’asseoir, ni de boire et manger et ce pendant plusieurs heures ».
Ce n’est qu’après cette période qu’il lui a pu prendre contact avec un avocat, lequel lui a permis de « formaliser une plainte » et, in fine, d’obtenir une chaise. Durant son audition, « il lui sera imposé de parler en espagnol, alors qu’il ne s’agit pas sa langue maternelle ». Ce membre d’équipage, nous dit-on, a été interrogé plusieurs fois par l’ex vice-ministre de la Justice, soit le père de la plaignante, avant d’être relâché « sans excuse ni explication ».
À Jean-Yves Le Drian, le SNPNC demande une intervention auprès des autorités argentines pour qu’une enquête fasse toute la lumière sur cette affaire. Et d’ajouter qu’« un silence des autorités françaises sur cette question pourrait être interprété comme un aveu de faiblesse et un encouragement à faire perdurer de telles pratiques ».