Arabie saoudite à la Commission de condition de la femme à l’ONU : WikiLeaks veut connaître le vote de la Suède
Alors que l'Arabie saoudite fait désormais partie de la Commission de la condition de la femme à l'ONU, WikiLeaks propose d'offrir 10.000 euros à qui pourra révéler le vote de la Suède quant à cette adhésion.
À l’été dernier, l’ONG Human Rights Watch dévoilait un rapport interpellant sur la condition de la femme en Arabie saoudite et la prédominance d’une tutelle masculine. Un rapport qui s’était notamment basé sur des analyses de lois en vigueur en Arabie saoudite et de témoignages de femmes habitant le royaume.
Et alors que cette situation n’a semble-t-il pas évolué, en tout cas pas de manière sensible, l’Arabie saoudite vient d’entrer à la Commission de la condition de la femme à l’ONU. Une adhésion surprise s’étant tenue à bulletins secrets et qui nourrit aujourd’hui principalement deux interrogations, certes banales, chez les opposants : quel pays a voté pour, et pourquoi ?
Au moins 6 pays d’Europe ont voté pour l’Arabie saoudite
Le Huffington Post, qui reprend les informations transmises par le directeur de l’ONG UN Watch, estime que sur les 47 pays à avoir voté, au moins 6 nations européennes se sont prononcées en faveur d’une entrée de l’Arabie saoudite au sein de cette commission.
Mercredi, le site WikiLeaks a demandé à ce que soient révélés au grand jour des documents de la Suède concernant son vote, en proposant 10.000 euros à quiconque permettra cette révélation. Si la Suède est ici ciblée par WikiLeaks, ce n’est pas un hasard puisqu’il s’agit de la terre natale de Julian Assange, fondateur de la plate-forme.
Sweden is hiding docs about its vote: re placing Saudi on the UN Women's Rights Commission. We issue a €10k reward. https://t.co/cLRcuIiQXz
— WikiLeaks (@wikileaks) April 26, 2017
La Belgique “regrette” son vote
La Suède a depuis répondu qu’elle “ne dira pas si elle a voté pour l’Arabie saoudite en tant que membre du groupe des Nations Unies pour l’égalité. L’opposition veut forcer le gouvernement à montrer son jeu.”
Pourtant, Hillel Heuer d’UN Watch dit n’avoir connaissance d’“aucune règle aux Nations Unies qui empêche les gouvernements de divulguer à leurs citoyens comment leurs représentants ont voté”. Pour l’heure, seule la Belgique apparaît “regretter” son vote pour cette adhésion, et le ministère français des Affaires étrangères d’avoir pour sa part déclaré que “la France vote toujours en fonction de ses principes”, supposant ainsi un “non” exprimé lors du scrutin.