Angers : soupçonné de viols, un policier dément et parle de “relations sexuelles consenties”
À Angers, un policier de 50 ans soupçonné de viols affirme avoir eu des "relations sexuelles consenties" avec une victime qui avait "des besoins". L'accusé sera fixé sur son sort le 1er avril prochain.
Le 16 octobre dernier à Angers (Maine-et-Loire), un policier avait été placé en détention provisoire sur décision de la chambre de l’instruction. Le fonctionnaire, aujourd’hui âgé de 50 ans, avait été mis en examen pour harcèlement et agression sexuels sur sept femmes. Il est également soupçonné de viols sur une autre femme. Ouest-France rapporte que ce policier est revenu le lundi 9 mars 2020 devant cette chambre pour faire entendre sa version des faits.
Policier accusé de viols : “la moindre des choses, c’est de dire si elle n’est pas d’accord”
Depuis sa prison, par visioconférence, l’accusé a voulu souligner que les sept parties civiles ayant dénoncé du harcèlement et des agressions sexuels auraient tardé à porter plainte. Concernant la victime de viols, elle n’aurait pas fait mention, durant sa première déposition, des quatre viols subis. Pour le policier, il n’a jamais été question de contrainte : “Nous avons eu des relations sexuelles consenties. Elle n’a jamais dit non, n’a jamais crié. La moindre des choses, c’est de dire si elle n’est pas d’accord.”
Une victime en situation de “vulnérabilité”
“C’est une femme que j’ai reçue et qui m’a avoué qu’elle avait des aventures sexuelles, des besoins”, ajoute le fonctionnaire. “Je lui ai dit que le jour où elle aurait des envies, je serai prêt. Elle m’a invité trois fois.” Le problème qui se pose dans cet argumentaire est le fait que l’homme ait agi en uniforme auprès d’une femme en situation de “vulnérabilité”. On nous rappelle qu’au regard de la loi, le viol se définit par “une relation sexuelle obtenue par menace, violence, mais aussi contrainte ou surprise”. Me Isabelle Oger-Ombredane, représentante des parties civiles, a pointé à l’accusé le poids de sa fonction : “ces femmes sont toujours terrorisées. Une victime a envisagé de déménager. C’est votre ancienne fonction qui a cet impact et vous a permis d’agir ainsi. Elles craignent une certaine impunité.” Et l’avocat général Me Yves Delperié d’avoir poursuivi : “Il s’est comporté comme un prédateur en repérant les personnes les plus fragiles à ses pressions. Il lui serait très facile de les contacter. Comme policier, il a mis le pied dans la porte. Avant de se présenter en civil, de donner son numéro personnel”. Le délibéré est attendu pour le mercredi 1er avril prochain.
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