Angers : Seize étudiants des Arts et Métiers brûlés lors d’un rituel d’intégration
Les étudiants présentaient des brûlures de cuillères chauffées à blanc. Une commission disciplinaire se réunira le mois prochain.
Les faits se sont déroulés en octobre dernier à l’occasion de la “période de transmission des valeurs” de l’Ecole nationale supérieure d’Arts et métiers (Ensam) d’Angers (Maine-et-Loire).
Seize étudiants ont été brûlés par des manches de cuillères chauffés, une enquête a été ouverte et la commission disciplinaire est convoquée le 10 janvier prochain.
Une “mise en scène” qui a mal tourné
Le Monde, qui révèle l’affaire, a recueilli les mots de Laurent Champaney, directeur général de la prestigieuse institution au sujet de ce qui est baptisé “illusion de tatouage” : “Il y a un mythe qui veut que chaque gadz’art [surnom que se donnent les étudiants de l’Ensam] a le numéro de sa famille tatoué sur la fesse. Normalement, c’est une espèce de mise en scène où on fait croire aux première année qu’on va les tatouer. On passe un glaçon [pour simuler la brûlure] et après tout le monde rigole. Mais là, les choses ont été mal maîtrisées”.
En effet, faute de glaçon, “ils ont fait chauffer des manches de cuiller. Ils ont testé sur eux et ont dit que ça donnait une sensation de chaud. Mais il semble que l’opération ait été de moins en moins maîtrisée au fil de la nuit”, rapporte le directeur.
Le ministère de l’Enseignement supérieur averti
Sitôt les faits rapportés, un adjoint du directeur a contacté “le conseiller vie étudiante auprès de la ministre, qui a lui-même contacté le recteur de l’académie de Nantes”. Le quotidien national précise qu’à ce jour, “aucune décision ni sanction n’ont été prises”.
Si aucune plainte n’a été portée et que les brûlures n’ont entraîné ni hospitalisation ni interruption temporaire de travail (ITT), Le Monde qui a pu prendre connaissance de photos évoque le dépassement de la simple “sensation de chaleur”.