Amazon refuse de transmettre les données d’un Echo témoin d’un meurtre
Un assistant domestique Amazon Echo aurait été témoin d’un meurtre. La police a sollicité le géant américain pour qu’il lui fournisse les données enregistrées par l’intelligence artificielle, mais Amazon refuse en avançant le premier amendement de la constitution.
Avec son assistant domestique Echo, Amazon promettait de simplifier la vie quotidienne de ses utilisateurs. Pourtant, c’est bien cette même intelligence artificielle qui plonge le géant américain en plein imbroglio juridique.
En 2015, un Amazon Echo aurait été le témoin du meurtre d’un ancien policier dans l’Arkansas. La justice américaine aimerait récupérer les enregistrements effectués par la machine, mais Amazon refuse sous couvert de protection de la vie privée.
Meurtre ou accident ?
C’est dans le jacuzzi situé dans la propriété d’un ami que l’ancien policier a été retrouvé mort. Ce même ami qui a prévenu la police en parlant d’une noyade accidentelle. Très vite, les enquêteurs ont des doutes et pensent que la victime est morte après une bagarre.
Les policiers repèrent alors un Amazon Echo sur le lieu du drame et demandent à la firme américaine de lui fournir les enregistrements vocaux effectués par l’intelligence artificielle le jour du drame. Amazon refuse en déclarant que ces enregistrements sont protégés par le premier amendement de la Constitution américaine et que les transmettre constituerait une atteinte à la vie privée de l’utilisateur.
In murder case, Amazon says Alexa's speech is protected by the First Amendment https://t.co/eSnUUtlDY9
— Mashable (@mashable) February 24, 2017
S’éviter une mauvaise pub ?
Pour Amazon, la justice américaine ne dispose pas encore d’éléments assez solides pour l’obliger à transmettre les enregistrements effectués par son assistant domestique. Le géant américain demande à ce que les autorités lui fournissent la preuve que des éléments qui pourraient valider la thèse du meurtre ne sont pas disponibles ailleurs.
Dans sa démarche, Amazon n’a pas forcément pour objectif de refuser de collaborer avec la police, mais tient surtout à protéger la vie privée d’un de ses clients. Des affaires similaires, notamment lors de la tuerie de San Bernardino, ont déjà fait la une et quasi systématiquement, les entreprises ont refusé de fournir les données enregistrées par leurs appareils.
Si l’argument de la protection des données personnelles semble recevable, il s’agit également de ne pas laisser penser aux potentiels acheteurs que leur vie privée puisse être facilement jeté en pâture aux autorités et ainsi, freiner leur intention de se procurer ce type d’appareil.