Alstom : Valls plus optimiste que les syndicats pour sauver le site
Manuel Valls a promis hier que l’usine Alstom de Belfort serait sauvée demain lors de la réunion avec la direction du groupe, les syndicats et le gouvernement. Un optimisme qui dépasse celui des syndicats et des négociateurs.
Invité par nos confrères du grand Jury « RTL-LCI-Le Figaro » hier, Manuel Valls a annoncé que le gouvernement sauverait le site Alstom de Belfort. Un optimisme à toute épreuve qui contraste avec le pessimisme qui règne chez les syndicalistes et même de celui du secrétaire d’Etat à l’industrie qui participe aux réunions de sauvetage de l’usine belfortaise.
Manuel Valls promet de sauver le site de Belfort
Invité par les journalistes à s’exprimer sur le sort du site de Belfort, le Premier ministre a indiqué qu’une réunion aurait lieu demain avec le gouvernement, les syndicats et la direction de l’entreprise. Le Premier ministre a assuré lors de l’interview : « Mardi, nous sauverons le site d’Alstom à Belfort ».
Manuel Valls compte sur « un certain nombre de pistes concrètes » afin que la direction accepte de maintenir l’activité de l’usine qui fabrique des locomotives. Le Premier ministre a notamment évoqué « le rôle » important « de la commande publique » ainsi que les différents projets du futur TGV ou encore ceux du « bus du futur » tout en soulignant les investissements du groupe.
Un optimisme pas partagé par les principaux acteurs
Christophe Sirugue, le secrétaire d’Etat à l’industrie, qui participe activement aux réunions de sauvetage du site avec la direction de l’entreprise, les élus locaux ainsi que les syndicats, s’était montré vendredi nettement plus prudent que Manuel Valls : « Je ne vais pas aller à Belfort en disant : Voilà une solution ». Olivier Kohler, le délégué syndicaliste du site d’Alstom s’est déclaré « très sceptique » au sujet des « bus du futur » dont le Premier ministre parle. Le délégué CFDT ajoute : « Alstom peut s’engager dans autre chose que les motrices ferroviaires, mais cela demande aussi un engagement de la part de la direction ».
Pour la direction d’Alstom, il n’existe cependant « pas d’issue structurelle » pour l’usine de locomotives de Belfort. Le PDG souligne le « niveau historiquement bas » des achats de TGV en France et même si les ventes réalisées à l’étranger sont importantes, celles-ci ne sont d’aucune utilité pour le site de Belfort. En effet, les marchés gagnés par l’entreprise française ont pour condition que la fabrication soit réalisée dans le pays acheteur. En 2016, le site de Belfort ne construira qu’une vingtaine de locomotives. L’usine en avait fabriqué 140 il y a huit ans. Même si des pressions sont exercées sur la SNCF afin qu’elle achète 6 nouveaux TGV, cette commande ne donnerait, tout au plus, que quelques mois d’activité supplémentaire au site.