Alpes-Maritimes : radié pour avoir prescrit un traitement homéopathique à une patiente cancéreuse
Depuis le 1er août 2016 et jusqu'en 2018, un médecin des Alpes-Maritimes est radié de l'Ordre des médecins pour avoir prescrit un traitement homéopathique à une patiente atteinte d'un cancer.
Ayant considéré que ce médecin, officiant dans les Alpes-Maritimes, avait “gravement compromis la santé de sa patiente”, le Conseil national de l’Ordre des médecins aura décidé de le radier pour une durée de deux ans, effective à compter du 1er août 2016.
Le tort de ce praticien : avoir prescrit un traitement homéopathique à une patiente atteinte d’un cancer du sein. Celle-ci avait déposé plainte le 20 septembre 2012 avant d’être emportée par la maladie le 18 mars de l’année suivante. Le médecin ne lui avait fait subir aucun examen et n’avait de même pas pris contact avec l’hôpital où cette femme était suivie.
Cancer : il traitait sa patiente avec du radis noir
Cité par Le Parisien, le Conseil ajoute qu’“au contraire, [ce médecin] se borne à établir des prescriptions homéopathiques diverses comme radis noir, chardon marie, noyer, arnica, comportant la mention à visée oncologique”. Un praticien qui aura également procédé à 28 injections de Viscum album, soit du gui, dans le sein même de la patiente.
Selon lui, “ce traitement pouvait avoir un impact sur l’évolution même du cancer, la confortant ainsi dans sa conviction de pouvoir échapper au traitement classique”. Ce docteur affirme pour sa part n’avoir jamais promis à sa patiente une guérison, ce dont elle avait apparemment conscience : “Mme F. avait connaissance des limites de la médecine que je pratique, je n’ai jamais pu promettre à la patiente la guérison, je ne lui ai pas proposé de remèdes illusoires”.
“Des manquements graves” révélés par le parcours de soins
Le jugement poursuit en indiquant que “le parcours de soins de cette femme a mis en lumière des manquements graves de la part du médecin homéopathe”. Et d’ajouter que “la seule circonstance que Mme F. aurait renoncé au traitement chimiothérapique n’exonère pas le docteur D. de sa responsabilité. Il devait en effet prodiguer à l’intéressée des soins conformes à son état de santé et aux données acquises de la science, en faisant, le cas échéant, appel à des tiers compétents, ce qu’il n’a pas fait. Il semble même qu’il ait délivré à Mme F. de fausses informations sur la réalité de son état de santé”.
On peut imaginer que dès son retour aux affaires, les actions de ce médecin seront particulièrement surveillées pour prévenir un autre drame éventuel du même genre.