Algérie : l’ex-patron du DRS s’exprime sur la condamnation de son subalterne Hassan
Mohamed Mediène dit "Toufik", ancien patron des services secrets algériens, vient de dénoncer la condamnation à 5 ans de prison ferme de son subalterne, le général Hassan.
Il y a quelques mois, à l’annonce de son départ à la retraite, on parlait alors de l’homme le plus puissant d’Algérie, devant le président Abdelaziz Bouteflika lui-même. Mohamed Mediène dit « Toufik », patron des services secrets algériens depuis 1990 jusqu’à la rentrée 2015, vient de prendre la parole pour dénoncer la condamnation d’un subalterne.
Une sortie que l’on attend donc assez lourde de conséquences, d’autant plus que jamais le général Toufik n’avait ouvertement pris la parole. Dans une missive rendue publique vendredi et rapportée le lendemain par El Watan, il s’exprime sur la condamnation à 5 ans de prison ferme prononcée le 26 novembre dernier à l’encontre du général Abdelkader Aït Ourabi, alias Hassan. Ce dernier était accusé, via une plainte du ministère de la Défense nationale, de « non-respect des consignes militaires » et de « destruction de documents militaires ».
Condamnation du général Hassan : l’ex-patron du DRS d’Algérie se dit « consterné »
Le général Toufik a considéré qu’il était temps pour lui de diffuser sa vision de la situation à celles et ceux concernés par la situation du général Hassan : « Consterné par l’annonce du verdict prononcé par le tribunal militaire d’Oran à l’encontre du général Hassan, et après avoir usé de toutes les voies réglementaires et officielles, j’ai estimé qu’il est de mon devoir de faire connaître mes appréciations à l’intention de tous ceux qui sont concernés par ce dossier, ainsi que tous ceux qui le suivent de près ou de loin. »
« Je l’ai félicité »
Et de poursuivre : « Le général Hassan était le chef d’un service érigé par le décret agissant sous l’autorité de mon département. » En dépit de la volonté répétée des avocats du général Hassan d’appeler le général Toufik en qualité de témoin au tribunal d’Oran, celui-ci n’aura pu s’y présenter. L’ancien patron des services secrets algériens affirme aujourd’hui que son subalterne aura rempli la mission qu’on lui avait confiée et ce sans aucun écart sensible : « Après les résultats probants qui ont sanctionné la première phase de l’opération, je l’ai félicité – lui et ses collaborateurs – et encouragé à exploiter toutes les opportunités offertes par ce succès. » Voilà pourquoi le général Toufik appelle à réparer au plus vite ce qu’il considère telle une erreur : « Au-delà des questionnements légitimes que cette affaire peut susciter, le plus urgent aujourd’hui est de réparer une injustice qui touche un officier qui a servi son pays avec passion, et de laver l’honneur des hommes qui, tout comme lui, se sont entièrement dévoués à la défense de l’Algérie. »