Alcoolisme : combien de temps pour retrouver un cerveau normal ?
Une étude a voulu connaitre le temps nécessaire à la réparation des dommages cérébraux liés à une consommation d'alcool excessive.
On le sait, la consommation d’alcool est néfaste à une multitude de fonctions de notre organisme, dont le cerveau.
Alors que près d’un quart de la population française âgée de 18 à 75 ans dépasse les recommandations en la matière, combien de temps d’abstinence faut-il au cerveau pour se remettre d’aplomb ?
Alcool : Sept mois d’abstinence pour le cerveau
C’est la revue Alcohol qui relaie les résultats dune étude universitaire en la matière. Et selon les chercheurs, la récupération de l’épaisseur du cortex peut être acquise après sept mois d’abstinence.
Pour parvenir à cette conclusion, les 88 participants à l’étude ont été soumis à un scanner du cerveau (à 34 endroits) à trois moments de leur sevrage alcoolique : une semaine, un mois puis un peu plus de 7 mois. Il s’avère qu’au bout de 7,3 mois d’abstinence, l’épaisseur pouvait être comparée à celle des personnes ne souffrant pas de troubles liés à la consommation d’alcool.
Davantage d’alcool, récupération moins rapide
Et les auteurs de résumer : “La récupération plus rapide de l’épaisseur dans ces régions fonctionnelles critiques au cours de l’abstinence précoce peut être liée à l’amélioration de l’intégrité des fonctions/aptitudes nécessaires pour maintenir une sobriété prolongée”. Pour 19 des participants, la récupération était plus rapide entre une semaine et un mois qu’entre un mois et 7 mois.
Autre enseignement: les personnes ayant consommé davantage d’alcool l’année qui a précédé l’étude présentaient une moindre récupération de l’épaisseur du cortex dans certaines zones. Le même constat était établi pour le tabac.
Des limites à l’étude
Timothy C. Durazzo, chercheur au département de psychiatrie et sciences comportementales à l’université de Stanford et co-auteur de l’étude, a rappelé : “Il existe très peu d’informations sur la façon dont la structure du cerveau humain se rétablit au cours d’une abstinence à long terme. Notre étude est la première à démontrer une récupération significative de l’épaisseur corticale dans de multiples régions chez les personnes traitées pour alcoolisme”.
Mais ils reconnaissent des limites à leurs travaux, comme le petit nombre de personne suivies “et le manque de diversité”. Selon eux, la génétique ou l’activité physique pouvaient affecter les résultats.