Airbus exhorte l’Europe à éviter l’armement américain

Découvrez pourquoi un haut dirigeant d'Airbus exhorte les Européens à résister à la tentation de s'armer aux Etats-Unis !

L’Allemagne face à son défi de réarmement

Le spectre du réarmement plane sur l’Allemagne. Celle-ci, à l’instar de la France, est déterminée à passer à la vitesse supérieure en matière de défense. Cependant, une dépendance se dessine vis-à-vis des industriels américains, une situation qui suscite des inquiétudes.

Une dépendance inquiétante envers les États-Unis

Michael Schöllhorn, chef de la branche militaire d’Airbus, a récemment exprimé ses préoccupations face à cette situation. Dans une interview avec le quotidien Augsburger Allgemeine, il a déclaré : « Si on utilise la hausse des dépenses de défense pour continuer à acheter des produits standards aux États-Unis, nous renforçons notre dépendance vis-à-vis des autres pays ».

La nécessité d’une souveraineté européenne

Michael Schöllhorn voit dans les annonces du prochain gouvernement allemand des mesures « logiques et absolument nécessaires ». Toutefois, il insiste sur la nécessité de « renforcer la souveraineté de l’Europe en matière d’armement ». Il estime que le pays doit prendre conscience de la menace qui plane sur l’Europe, économiquement et militairement faible dans cette nouvelle ère de l’histoire.

L’Allemagne reste aujourd’hui dépendante du matériel militaire américain. Le gouvernement sortant avait annoncé, après l’invasion de l’Ukraine, un projet d’achat de 35 avions de combat F35 du constructeur américain Lockheed Martin. Pourtant, les conservateurs et les sociaux-démocrates ont convenu d’exempter les dépenses de défense du frein à l’endettement lorsque celles-ci dépassent 1 % du PIB, visant à les augmenter jusqu’à 100 milliards par an.

Vers une commande européenne imminente ?

Michael Schöllhorn est confiant : dans ces conditions, une commande pour les Eurofighter, des avions militaires développés au niveau européen, pourrait rapidement voir le jour. « Nous sommes en train de préparer l’avion pour l’avenir », confie-t-il. C’est un pas vers l’indépendance européenne, une nécessité pour notre sécurité et notre économie, selon le responsable d’Airbus.