À 74 ans, la plus ancienne détenue de France demande la grâce présidentielle
Son avocate précise que sa cliente, hospitalisée en psychiatrie sous contrainte, "ne souhaite pas sortir" mais aimerait bénéficier des mêmes droits que les autres patients.
“Nous sommes dans une impasse juridique. J’ai beau chercher, je n’ai pas d’autre solution”, déplore l’avocate Virginie Bianchi.
Elle représente Isabelle (prénom d’emprunt), considérée comme “la plus ancienne détenue de France”. Et dans une document de 15 pages, elle demande pour sa cliente à Emmanuel Macron de lui accorder la grâce présidentielle.
Condamnée pour meurtre en 1988
Aux Antilles, dont elle est originaire, Isabelle est une première fois condamnée à une peine de 7 ans d’incarcération. En 1988, elle est cette fois condamnée pour meurtre, à perpétuité. Elle se voit alors transférée en métropole, à Rennes, seule prison pour femmes accueillant de longues peines au moment du jugement.
1997 : Nouveau transfert, cette fois dans une unité psychiatrique du centre hospitalier spécialisé Guillaume-Régnier, toujours à Rennes. Elle y est “hospitalisée sous contrainte. C’est là qu’est le problème. Elle est coincée entre les ministères de la Justice et de la Santé”, précise Me Bianchi.
Un cas à part
“La grâce présidentielle ne serait en aucun cas une demande de liberté pour Isabelle. Il est d’ailleurs hors de question qu’elle sorte de cet établissement”, insiste son avocate en rappelant qu’Isabelle souffre de troubles qui seraient incompatibles avec une telle demande.
Ce que Me Bianchi demande, c’est “qu’on lui ôte la tutelle de la justice”. Ce qui lui permettrait de bénéficier des mêmes droits que les patients qu’elle côtoie quotidiennement : “Elle ne peut pas aller au marché, s’acheter quelques vêtements ou voir la mer. Elle n’a pas le droit au téléphone. Et surtout, elle ne peut pas aller à l’hôpital”.
Cette grâce est “l’ultime recours” selon Virginie Bianchi, qui espère “qu’Emmanuel Macron aura le courage de [la] signer”. Elle affirme encore : “J’ai écrit plusieurs fois au ministère de la Justice. Je n’ai jamais eu de réponse”.