À 26 ans, un jeune sur dix vit encore chez ses parents : quelles en sont les raisons ?

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À 26 ans, un jeune Français sur dix habite encore chez ses parents. Ce phénomène, souvent associé au terme "Tanguy", interroge sur les raisons économiques, sociales et culturelles qui retardent l’accès à l’autonomie résidentielle.
Tl;dr
- 10 % des jeunes de 26 ans vivent chez leurs parents.
- Départs plus tardifs en zones urbaines denses.
- Le pic de départ survient l’année du baccalauréat.
Des jeunes adultes encore sous le toit familial
Pour une part non négligeable de la jeunesse, franchir le pas vers l’autonomie ne va pas toujours de soi. Selon une récente étude de l’Insee, à 26 ans, près de 10 % des jeunes Français vivent encore chez leurs parents.
Ce phénomène, dont l’ampleur interroge, s’explique par diverses contraintes – au premier rang desquelles figurent les difficultés financières.
Des inégalités marquées selon le territoire d’origine
L’étude souligne que la situation n’est pas homogène sur tout le territoire. Les jeunes ayant grandi en zone urbaine dense apparaissent bien plus concernés par cette cohabitation prolongée : 17 % d’entre eux n’ont jamais quitté le domicile familial à 26 ans, contre une proportion nettement inférieure dans les zones rurales.
Plusieurs raisons peuvent être avancées : le coût élevé du logement dans les grandes agglomérations et un marché du travail parfois saturé compliquent l’accès à une indépendance rapide. Autre constat, certains jeunes diplômés du supérieur restent eux aussi plus longtemps chez leurs parents en ville.
Quand et pourquoi quitte-t-on le nid parental ?
Le moment du départ varie sensiblement selon l’environnement social et géographique. Pour trois jeunes sur quatre, ce premier envol intervient entre 17 et 26 ans. Mais là encore, les disparités sont notables : en zone rurale, partir tôt s’impose souvent comme une nécessité pour se rapprocher d’un établissement scolaire ou universitaire. Ainsi, si 28 % des jeunes ruraux quittent la maison durant les études secondaires, ils ne sont que 6 % dans les centres urbains.
À noter également, l’année du baccalauréat constitue un véritable « pic de départs » : près d’un jeune sur cinq saisit cette occasion pour voler de ses propres ailes. Toutefois, il n’est pas rare que certains étudiants restent encore quelque temps chez leurs parents au début de leur cursus universitaire – c’est notamment le cas pour 18 % des jeunes, qui finissent par déménager plus tard dans leur parcours.
Divers parcours vers l’indépendance
Le chemin vers l’autonomie est loin d’être linéaire. D’après l’Insee, plus d’un tiers des jeunes choisissent finalement de quitter le domicile familial après avoir terminé leurs études supérieures : soit au moment de décrocher un premier emploi (10 %), soit lorsqu’ils décident de s’installer en couple (13 %). Parmi ceux qui restent à la maison à 26 ans, on retrouve fréquemment des profils moins diplômés issus de milieux modestes. On notera enfin que :
- 26 % ne sont ni étudiants ni salariés ;
- 64 % occupent un emploi ;
- 10 % poursuivent encore des études.
Un phénomène qui reflète aussi les difficultés croissantes rencontrées par toute une génération sur le marché du logement et dans la transition vers la vie adulte autonome.