L’essor des ventes de maisons individuelles porté par l’extension du prêt à taux zéro

Image d'illustration. Un projet immobilier. ADN
Après plusieurs mois de ralentissement, le marché des maisons individuelles connaît un regain d’activité. Cette reprise s’explique notamment par l’élargissement du prêt à taux zéro, qui facilite l’accès à la propriété pour de nombreux ménages.
Tl;dr
- Rebond de 22 % pour la maison individuelle.
- PTZ élargi, moteur clé malgré des taux élevés.
- Logement collectif en crise faute d’aides adaptées.
Le rebond attendu de la maison individuelle
Après des années éprouvantes, le secteur français de l’habitat retrouve enfin quelques couleurs. Au cours des douze derniers mois, le nombre de constructions de maisons individuelles a progressé de 22 %, une évolution saluée avec prudence par les professionnels. Pour Grégory Monod, président du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment, c’est surtout l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) qui a agi comme catalyseur.
Si le marché s’est légèrement redressé, il reste loin des années fastes : entre 2006 et 2024, on comptait en moyenne 119 700 maisons construites chaque année, contre seulement 61 800 sur les douze derniers mois. « On est sur le chemin », tempère Christophe Boucaux, délégué général du pôle Habitat. Ce groupement fédère constructeurs, promoteurs et aménageurs.
L’impact décisif du PTZ et des taux d’intérêt
L’extension du PTZ à tout le territoire et aux maisons individuelles, prévue dès avril 2025, a déclenché un sursaut perceptible depuis mai-juin. Pourtant, le contexte n’est pas tendre pour autant : les taux d’intérêt flirtent aujourd’hui avec les 3,1 %, bien au-dessus des niveaux d’avant-pandémie. Cette hausse limite sérieusement la capacité d’emprunt des ménages.
Malgré cela, selon Boucaux, environ 15 000 logements pourraient être financés grâce au PTZ en 2025, une ambition portée à 30 000, voire 35 000 pour l’année suivante— tout dépendra toutefois du maintien des paramètres actuels dans la prochaine loi de finances.
Un secteur encore fragilisé par la crise
Les professionnels n’oublient pas que la période récente a été rude : entre 2021 et 2024, le marché de la maison individuelle s’est contracté par un facteur de près de trois sous l’effet conjugué de la flambée des taux et des coûts. De nouvelles incertitudes sont apparues avec le climat politique actuel — « Nous avons moins d’appels de clients depuis le vote de défiance ayant fait chuter le gouvernement Bayrou », indique Monod. Le regain observé reste donc fragile.
L’inquiétude autour du logement collectif
Parallèlement, l’immobilier collectif souffre toujours. Les ventes aux investisseurs particuliers se sont effondrées de 66 % par rapport à la moyenne annuelle constatée entre 2012 et 2024. Le secteur réclame désormais un « dispositif ad hoc » pour relancer cette activité jugée cruciale. L’introduction attendue d’un nouveau régime fiscal pour les bailleurs privés dans la future loi de finances pourrait changer la donne, mais rien n’est encore assuré.
Si l’embellie actuelle offre un motif d’espoir pour les acteurs individuels, nombre d’incertitudes planent encore sur l’avenir global du marché résidentiel français.