2016 : vers une croissance mondiale “décevante” selon le FMI
Le Fond monétaire international, par la voix de sa présidente Christine Lagarde, n'est pas très optimiste quant à la croissance mondiale.
“Bonne année 2016, et surtout la santé !”. Et la prospérité ? Pas certain que Christine Lagarde, sur les coups de minuit ce soir, la souhaite. Ou alors du bout des lèvres, elle qui prévoit une croissance “décevante et inégale” à l’échelle mondiale. “Et les perspectives de moyen terme se sont assombries aussi, parce que la faible productivité, la population vieillissante et les suites de la crise financière mondiale freinent la croissance”, a-t-elle poursuivi dans une tribune publiée dans le quotidien économique allemand Handelsblatt.
Pourquoi une croissance au ralenti ?
Pour la présidente du Fonds monétaire international (FMI), une des explications trouve son origine dans la remontée des taux aux Etats-Unis. Le mercredi 16 décembre dernier, la Banque centrale américaine (FED) relevait ses taux d’intérêt d’un quart de point; une première depuis 2006. Le FMI avait alerté sur de possibles répercussions négatives de cette hausse sur les pays émergents, ce qui n’avait pas infléchi la position de la FED. Si elle loue le relèvement de ces taux en ce qu’ils montrent une économie américaine fringante, elle relève pour les pays émergents : “Des taux en hausse et un dollar plus fort pourraient conduire à des défauts de paiement de la part d’entreprises, et se propager dangereusement aux banques et aux Etats”.
Dans un deuxième temps, la Chine et le ralentissement de sa propre croissance ne poussent pas à l’optimisme. Une activité tout de même prévue aux alentours de 7%, mais un taux qui devrait être le plus faible depuis un quart de siècle pour la deuxième économie du monde.
Les pays mieux armés
Pour autant, et ce qu’a dit Mme Lagarde ne concerne pas que les pays “riches”, ils “sont mieux préparés que par le passé à des taux d’intérêt plus élevés”. Christine Lagarde n’a pas, dans le Handelsblatt, communiqué de taux prévisionnel pour cette croissance 2016. En octobre dernier, le FMI tablait sur une hausse du PIB de 3,6%. Un taux qui devrait être prochainement revu à la baisse, si l’on en croit ces récentes déclarations.