65 médecins appellent à agir pour “repérer et prévenir les violences conjugales et sexuelles”
La tribune publiée dans L'Obs propose de reconnaître le médecin comme "personne ressource, premier recours de la femme victime".
Ce jour, L’Obs se fait le relais d’une tribune signée par 65 médecins. Ils en appellent à à agir “pour repérer et prévenir les violences conjugales et sexuelles” car rappellent-ils, “dans une récente enquête du Centre Hubertine Auclert auprès de professionnels de santé de 11 centres médico-psychologiques, ces derniers déclarent ne jamais ou rarement recevoir des femmes victimes de violences”.
Le texte pointe que l’un des signataires “établit dans sa thèse qu’un médecin généraliste reçoit en consultation, sur une moyenne de 25 patients par jour, entre 2 et 3 femmes victimes de violences conjugales”. Mais aussi qu’un autre signataire, le professeur Gilles Lazimi, “affirme qu’une patiente sur 4 consultant a été victime de violences au cours de la vie”.
Le médecin, “personne ressource, premier recours”
Ainsi, les signataires souhaitent que le médecin soit reconnu comme “personne ressource, premier recours de la femme victime”. Parallèlement, ils demandent aux professionnels d’avoir recours de manière systématique aux outils de dépistage comme des questionnaires simples qui sont déjà à leur disposition.
Le respect du droit médical
Gilles Lazimi, médecin généraliste, professeur associé en médecine générale à Sorbonne-Université et militant associatif membre de SOS Femmes 93 et du Collectif féministe contre le viol, a résumé à l’AFP : “Nous demandons que les médecins soient formés pour pouvoir interroger et accompagner les femmes, mais il ne s’agit en aucun cas de lever le secret médical”.
Dimanche dans le JDD, la ministre de la Justice s’est dite en effet “favorable” à une levée du secret médical “notamment pour résoudre les situations dans lesquelles la victime ne peut pas saisir la justice, et si c’est une possibilité offerte au médecin […] Il est nécessaire de dépasser le secret médical. Ça fait appel à l’éthique du médecin : s’il voit qu’une femme se fait massacrer, ça me choquerait qu’il ne le dise pas”.
Mais pour le Pr. Lazimi, “Le médecin doit accompagner la femme en respectant son choix, c’est elle qui doit porter plainte. Lever le secret médical serait rompre le lien de confiance”.