2021 sera une année désastreuse pour l’apiculture française
Les récoltes de miel seront au moins divisées par deux cette année par rapport à l'exercice précédent. Les apiculteurs déplorent des conditions de plus en plus défavorables pour exercer leur métier.
Cette année 2021 risque d’être marquée d’une pierre blanche pour l’apiculture française, mais certainement pas pour les bonnes raisons. À cause des pressions environnementales de plus en plus importantes et de conditions météorologiques catastrophiques, les récoltes de miel français vont être très basses cette année. Un constat d’autant plus accablant que la production française n’arrive déjà pas à couvrir les besoins, ce qui favorise l’importation de miel de qualité variable.
Moitié moins que l’an dernier
C’est sur son site internet que l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) dresse le bilan de ce qui serait « la pire année de l’apiculture française ». Sur l’ensemble du territoire, entre 7000 et 9000 tonnes de miels ont été produites par les apiculteurs de l’Hexagone, soit deux fois moins que l’an dernier. Pour rappel, l’année 2020 avait été jugée « satisfaisante » avec près de 20 000 tonnes produites. Pour l’UNAF, le bilan de cette année peut être jugé désastreux pour les apiculteurs professionnels français.
La météo est en grande partie responsable de cette situation. Un hiver particulièrement doux et une hausse des températures très tôt dans la saison ont relancé l’activité des colonies plus tôt qu’à l’accoutumée. Mais très vite, un vague de froid a mis à mal de nombreuses ressources comme l’acacia. L’été a également été très pluvieux ce qui a eu pour effet de cloîtrer les abeilles dans les ruches et « rincer » le nectar de nombreuses plantes mellifères. Conséquences directes, les abeilles sont très peu sorties et n’ont pas pu faire beaucoup de réserves de miel. Seuls quelques départements du sud, notamment sur le miel de Lavande, semblent tirer leur épingle du jeu.
De plus en plus de pressions
Cette récolte famélique intervient alors que les apiculteurs doivent faire face à une augmentation constante des pressions environnementales. En plus des conditions météo et de certaines pratiques agricoles, les professionnels de l’apiculture doivent faire face à la pression du varroa, un parasite qui affaiblit les colonies et peut décimer une ruche en 2 ou 3 années.
Le frelon asiatique, bien que moins présent cette année, fait également partie des nouvelles données à prendre en compte. De nouvelles menaces pointent également le bout de leur nez comme le frelon oriental, détecté pour la première fois dans le sud de la France, ou le petit coléoptère de la ruche qui fait déjà des dégâts en Italie.
Alors que les récoltes de miel sont de plus en plus aléatoires, les apiculteurs de leur côté ont de plus en plus de dépenses liées à la lutte contre ces parasites. Des charges qu’ils ne peuvent pas forcément répercuter sur le prix du miel à cause de la concurrence des miels d’importation. Si l’apiculture professionnelle semble bénéficier d’un regain d’intérêt ces dernières années, il ne faut pas oublier que toutes ces pressions ont fait chuter le nombre d’apiculteurs sur le territoire au cours des dernières décennies, impactant de fait la production totale de miel made in France.