Y a-t-il vraiment une différence entre “remplir” et “emplir” ?
Semblables dans leur orthographes, "remplir" et "emplir" traduisent l'action d'un espace occupé. Mais ces verbes peuvent-ils se substituer l'un à l'autre sans sensiblement changer le sens de la phrase initiale ?
La langue française est riche en cela qu’elle permet de dire la même chose avec des termes différents. Ces synonymes apparaissent pratiques pour éviter un effet de répétition, et dans un certain nombre de cas, ces remplacements ne modifient quasiment pas la signification d’une expression ou d’une phrase. Par exemple, que l’on qualifie une situation de “bizarre” ou d'”étrange”, il n’y aura pas matière à une relecture de l’ensemble tout entier, tant les deux mots sont semblables.
“Emplir” et “remplir” : pas vraiment des synonymes
Dans le cas de “remplir” et “emplir”, la question s’est déjà posée de savoir si l’on pouvait employer l’un de ces verbes par rapport à l’autre pour traduire une même idée. Si, dans l’usage courant, on peut répondre “oui” à cette interrogation, une analyse de chacun de ces mots tend à la réflexion préalable. “Remplir” veut dire que l’on insère un contenu dans un contenant jusqu’à ras bord. Le verbe “emplir” partage cette définition, mais jusqu’à sa dernière partie. En effet, si l’on verse de l’eau dans un verre mais à moitié ou à trois quarts, on peut dire qu’on l’a empli. C’est-à-dire qu’on a apporté de la contenance au verre, mais pas totalement.
Un usage populaire possiblement encore moins connu
Il existe une deuxième définition à “emplir”, et elle se veut bien différente des premières. Dans le langage populaire, on peut ainsi dire que l’on a empli sa jument, sa vache ou sa chienne. Et par là, il aura fallu comprendre que l’on a fait saillir son animal.