Vote par Internet et piratage, des législatives dans la tourmente
Si le vote par Internet est une aubaine pour les français se trouvant à l’étranger, ce système fait débat.
Les législatives s’annoncent pour le moins animées face aux révélations chocs d’un informaticien. Celui-ci prouve que le système informatique peut être piraté sans problème et ainsi modifier les résultats des votes. Le vote par internet a toujours suscité de vives polémiques par rapport au vote papier. En cause : le dépouillement trop opaque pour certains ! Laurent Grégoire a voulu prouvé qu’il est possible de pirater le système sous la forme d’une attaque « man in the middle ». Il injecte le code fourni par le ministre des Affaires étrangères dans l’appli java, qui est soi-disant « sécurisée ».
Bien sûr, il faut avoir accès à l’ordinateur de la personne qui va voter. Cet accès peut se faire en direct ou par le biais d’un logiciel téléchargeable depuis le net. L’ordinateur ainsi piraté, le vote est changé sans que l’électeur ne soupçonne rien. Le vote est réalisé est bonnes et dues formes, mais bel et bien piraté. Alors, évidemment, il faut être un as de l’informatique et maîtriser parfaitement l’application java, dans ses moindres détails. Pour arriver à ses fins, Grégoire a donc décompilé le programme du ministère. Rien que cela ! Le code Java ainsi récupéré, le système de piratage est mis en place, via le mode de débogage de l’appli Java. Trafiquer le vote devient alors un vrai jeu d’enfant.
Le Quai d’Orsay n’a pas tardé à réagir face aux révélations chocs de Grégoire. Il y a pourtant plus de 126 600 français de l’étranger qui ont déjà voté par le biais du web. Selon le Quai d’Orsay, les annonces de possible piratage ne remettent pas en cause les conditions constitutionnelles qui sont bien respectées, par l’accessibilité du scrutin, le secret du vote et la sincérité du suffrage. D’un point de vue technique, tout a été analysé avec minutie et rien ne semble remettre en cause la validité des votes sur Internet. Si le premier tour s’est achevé malgré quelques soucis d’ordre technique, le second tour est attendu de pieds fermes le 6 juin.