Vosges : le combat d’une puéricultrice pour adopter une petite fille depuis décédée
Une puéricultrice des Vosges qui avait demandé à adopter une petite fille condamnée par la maladie souhaite aller au bout de la procédure en dépit du décès de l'enfant à l'âge de 17 mois.
En novembre 2014, la petite Lucile vient au monde dans un hôpital des Vosges. Le sort veut qu’en plus d’avoir été abandonnée par sa mère, elle naisse avec une maladie incurable, l’hydranencéphalie. Ludivine, la puéricultrice qui a accueilli l’enfant dans son service quelques jours plus tard, décrit le funeste avenir qui attendait Lucile.
“Lucile n’avait quasiment pas de cerveau. Elle n’aurait dû vivre que quelques jours, quelques semaines au mieux”. Tout en étant consciente de la fatalité, Ludivine a commencé par s’attacher à la petite fille : “Elle gémissait quand j’étais là et elle se calmait dès que je la prenais dans mes bras. Pour moi, il était inconcevable de la laisser à l’hôpital jusqu’à son décès”.
Une puéricultrice s’attache à une petite fille condamnée
Auprès de Vosges matin, Ludivine, alors célibataire et sans enfant, explique qu’est venu en elle le désir d’adopter Lucie : “Des enfants abandonnés, j’en ai vu plein dans mon travail et je n’ai jamais eu envie de les adopter. Mais avec Lucile, c’était différent. C’était une évidence que j’essaie de lui offrir une vie la plus normale possible”.
Les médecins et l’assistance sociale à qui la jeune femme confie son intention l’approuvent, ce qui ne va toutefois pas être le cas de la préfecture des Vosges et de la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, respectivement tuteur et tutrice déléguée de l’enfant.
Adoption refusée par le préfet, assignation envisagée
La démarche de Ludivine va être complexifiée et surtout s’étendre dans le temps, jusqu’au décès de Lucie à l’âge de 17 mois. Ludivine parvient à faire enterrer la fillette à un lieu autre que celui qu’avait décidé la tutrice déléguée. Aujourd’hui, la puéricultrice se bat pour finaliser l’adoption :
“C’est symbolique. C’était mon enfant, j’étais sa mère et je veux que cela figure sur mon livret de famille”. Ce qui lui est légalement autorisé. Mais le préfet a depuis exprimé son refus, sans expliquer pourquoi. Indignée du contenu de ce courrier daté du 23 février, l’avocate de la puéricultrice pense désormais à assigner le préfet devant la justice.