Voitures brûlées au Nouvel An : un recul selon Le Roux, mais…
Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a parlé dimanche d'un phénomène de voitures brûlées "contenu" par rapport à l'an dernier, alors que les chiffres ne démontrent pas la même réalité.
Dimanche, premier jour de l’an 2017, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux s’est réjoui d’une nuit de la Saint-Sylvestre s’étant apparemment déroulée “sans incident majeur”. Par voie de communiqué, le député de Seine-Saint-Denis a ainsi évoqué des voitures brûlées qui n’auraient pas été sensiblement plus nombreuses que l’année précédente.
“Cette année encore, le bilan des véhicules brûlés démontre qu’aussi intolérable soit-il, le phénomène est contenu par rapport à 2016, avec 650 mises à feu directes, là où elles étaient 602 l’an passé. Sur les cinq dernières années, le nombre de véhicules brûlés a diminué de 20 %”.
Le Roux parle d’un phénomène de voitures brûlées “contenu”
Des propos qui n’ont pas manqué d’interpeller plusieurs de nos confrères dont Le Monde. Car, pour commencer, Bruno Le Roux qualifie un phénomène de “contenu” alors qu’en rapportant 650 mises à feu directes contre 602 en 2015, c’est à une augmentation sensible, de précisément 8%, dont il est question ici.
On remarquera au passage que ces chiffres ne concernent que les mises à feu et non les voitures brûlées, alors que les précédents ministres de l’Intérieur communiquaient cette donnée dans leur bilan. Et si Bruno Le Roux parvient néanmoins à parler d’un recul au niveau des véhicules brûlés, c’est en témoignant d’un soin tout particulier de la formule.
Une hausse de 17,5% par rapport à fin 2015
En effet, le chef du gouvernement indique que c’est sur ces “cinq dernières années” qu’a été observée une diminution de 20% du nombre de véhicules brûlés, et non sur le réveillon du 31 décembre 2016. Il a fallu attendre lundi matin pour le ministre apporte cette information.
On apprend donc que 945 voitures ont été brûlées dans la nuit de samedi à dimanche, soit une hausse de 17,5% par rapport à 2015. La baisse mentionnée par Bruno Le Roux s’explique notamment par les chiffres assez élevés enregistrés en 2012 (1.193) et 2013 (1.067), alors qu’il étaient plus modérés en 2014 (940) et 2015 (804).