Violences chez les adolescents : la dépression, un facteur aggravant
Une étude révèle que les comportements violents chez les adolescents sont plus nombreux chez ceux atteints de dépression. Et d'alerter sur la nécessité d'un diagnostic et d'une prise en charge précoces de la maladie.
Les actes de violences chez les adolescents se veulent plus fréquents chez ceux atteints de dépression. Il s’agit là de la principale révélation d’une étude parue en début de mois dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (JAACAP) et conduite par le professeur Seena Fazel, appartenant au Forensic Psychiatry Group de l’université d’Oxford (Royaume-Uni).
Dans des propos traduits rapportés par nos confrères de Destination Santé, ce praticien indique ainsi que sur la totalité des sujets étudiés de son échantillon (57.526 adolescents suivis dans des centres de détention pour jeunes finlandais, néerlandais et britanniques), “7,1% des jeunes atteints [de dépression] ont été condamnés pour un ou plusieurs actes violents, contre 3,6% dans la population non diagnostiquée pour cette fragilité mentale”.
Dépression chez les adolescents : l’important d’un diagnostic précoce
Un lien de cause à effet existe-il ici ? Oui pour le professeur Fazel, pour qui “cette étude rappelle l’importance du diagnostic et de la prise en charge précoces de cette maladie”. Les adolescents violents concernés par une dépression sont possiblement, pour un certain nombre d’entre eux, ignorants de leur état. Les professionnels de santé sont donc appelés par les auteurs de ces travaux à savoir repérer au plus vite la maladie chez leurs jeunes patients parmi les plus agités.
De nouvelles recherches pour mieux comprendre le lien avec la violence
Les signataires de l’étude soulignent toutefois le besoin d’approfondir les recherches dans le but d’une meilleure compréhension de la relation entre dépression et comportement violent, en particulier chez cette catégorie de la population : “l’impact de la dépression sur le comportement doit faire l’objet de travaux plus complets”.
De nouveaux travaux qui auront à explorer des éléments autres que le nombre de condamnations, comme “l’impulsivité, l’hostilité et le manque de maîtrise de soi”. Tout autant de données pouvant alerter d’un acte violent prochain ou déjà commis.