VIH : des patients discriminés par de grandes institutions
Dans un nouveau rapport de l'association AIDES, on apprend que non seulement les personnes atteintes pour le VIH sont toujours victimes de discriminations, mais aussi que ces dernières peuvent être émises au sein de grandes institutions.
Dans son rapport 2015 intitulé “VIH / Hépatites : La face cachée des discriminations”, l’association AIDES déplore les incessantes discriminations dont sont victimes les patients séropositifs. Et le texte de débuter avec un constat laissant à penser que l’évolution de la recherche a davantage progressé que les mentalités sur le sujet.
“Nous sommes en 2015 et à bien des égards, le traitement social réservé aux personnes séropositives fleure bon les années 80.” En ajoutant un peu plus bas : “Alors que les traitements permettent aujourd’hui de vivre avec le VIH et de réduire de façon drastique les risques de transmission, des réglementaires archaïques et des peurs irrationnelles maintiennent les personnes dans une forme de marginalisation sociale.”
Refus de candidations séropositifs : de grandes institutions ciblées par AIDES
La première discrimination pointée du doigt par AIDES concerne ces écoles et ces professions qui refusent des candidats du fait de leur séropositivité. Un patient du VIH et qui aspirait à entrer à l’ENM (École Nationale de la Magistrature) témoigne de la difficulté de se relever d’une telle déconvenue : “J’ai été sidéré par cette disposition […]. Je me suis senti humilié et jeté au ban de la société. Depuis un an, je suis totalement désorienté et j’ai suspendu toute démarche.”
Polytechnique : les patients du VIH “persona non grata”
Le rapport de l’association affirme de même qu’“aussi incroyable que cela puisse paraître, l’immense majorité des personnes séropositives au VIH sont persona non grata à Polytechnique.” Laurent Pallot, secrétaire général d’AIDES et ex-gendarme séropositif, déplore un certain non-sens quant aux dispositions prises par ces institutions : “L’absurdité de ces restrictions est telle qu’un personne séropositive ne peut même pas prétendre à être aumônier des armées ou choriste dans la gendarmerie !” Selon AIDES, 500.000 postes sont interdits aux patients du VIH dans les secteurs de l’armée, de la police, de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers. Sans compter, sur un plan médical et toujours selon le rapport, qu’un cabinet dentaire sur trois observe des pratiques discriminatoires à l’égard des patients séropositifs.