Val d’Oise : Une « prêtresse vaudoue » jugée pour extorsions de fond
Une femme de 66 ans comparait devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Elle est accusée d'extorsions de fonds sur des rites vaudoues.
C’est un procès assez inhabituel qui s’ouvre aujourd’hui au tribunal correctionnel de Pontoise. Celle qui se faisait appeler « Maman » par une centaine de fidèles, est accusée d’extorsions de fond et “abus de faiblesse sur personnes en état de sujétion psychologique”.
Aujourd’hui âgée de 66 ans, elle exerçait des rites vaudous pendant des décennies à Marly-laVille dans le Val d’Oise. Son procès devra définir l’emprise qu’elle avait sur sa communauté, où elle est suspecté d’humiliations, de cruauté envers les animaux, mais aussi d’avoir eu des conditions tarifaires exorbitantes. Les premières plaintes seraient apparues vers 2007.
Des sacrifices de volailles comme rites
Dans un entretien au Parisien, une ancienne adepte raconte “être arrivée à 20 ans et y être sortie à 38”. Elle explique notamment avoir subi des pressions, et qu’il n’a pas été facile de s’affranchir de l’emprise de la prêtresse, craignant également des représailles.
Au cours des cérémonies, se mêlaient notamment des sacrifices de volailles et parfois de chèvres. “Ils se serrent dans une salle exiguë et sont aspergés de sang dans un rituel de purification, sous la conduite de la prêtresse qui, en transe, change de voix” avec notamment des coups de fouet et des humiliations sur des adeptes, dans une hystérie collective.
la prêtresse prenait jusqu’à 12000 euros pour une initiation
Les anciennes victimes affirment avoir perdu des fortunes allant jusqu’à plus de 20.000 euros. “Cent euros la simple consultation, 3.000 euros pour un ‘travail’ et jusqu’à 12.000 euros pour une initiation”. Certains adeptes ont parfois dû lourdement s’endetter, voire vendre leur maison, et très souvent se couper de leur famille.
Pour sa défense, elle préfère parler de “fidèles qui viennent voir librement au temple, la chef de la religion des ancêtres et des descendants d’esclaves“. Son mari, ainsi que ses filles jumelles âgées de 39 ans, comparaissent pour complicité. La famille risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende.