Vaccin : Bientôt le laser pour remplacer l’aiguille
Des chercheurs de l'Inserm ont développé une méthode de vaccination qui n'a plus recours à la traditionnelle aiguille, mais au laser. Une hantise tenace pour bon nombre de petits et grands pourrait ainsi bientôt disparaître. Fini la peur de l'aiguille !
Nous connaissons tous dans notre entourage, quand ce n’est pas nous-mêmes, des personnes faisant part de leur hantise de la piqûre, notamment quand elle concerne un vaccin. Mais elles pourraient bientôt rendre gloire à ces chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui ont mis au point un procédé de vaccination ne nécessitant pas d’aiguille.
Vaccin au laser : adieu l’aiguille, adieu les adjuvants
Si l’usage de l’aiguille devenait obsolète, ce serait déjà une excellent nouvelle pour les bélénophobes, les personnes qui en ont peur. Mais l’autre bénéfice non négligeable qui accompagne cette nouvelle technique est la disparition des adjuvants. Sujets à caution, ils sont sensés augmenter la réponse immunitaire. Techniquement, le co-auteur des travaux Bernard Malissen, précisait dans un communiqué rendu public par l’Inserm en début de semaine : « Actuellement, un vaccin est injecté avec une aiguille qui traverse le derme et libère la solution vaccinale dans l’hypoderme ou dans le muscle. On court-circuite donc le derme et son réseau très dense de cellules dendritiques. Ces cellules sont des sentinelles extrêmement performantes du système immunitaire (…) Nous voulions donc cibler spécifiquement ces cellules dendritiques du derme afin de stimuler la réponse immunitaire ».
Le nouveau procédé a été testé avec succès sur des souris en laboratoire, sur lesquelles un vaccin « ciblé » contre le mélanome a été ainsi administré. Dans le premier groupe de souris, la tumeur a arrêté de proliférer. Chez les souris en bonne santé, la protection contre le cancer était assurée.
Vers des essais cliniques humains du vaccin « ciblé »
Bernard Malissen poursuit : « Le vaccin a donc été efficace en prévention et en thérapie, malgré l’absence d’adjuvant habituellement indispensable pour stimuler la réponse immunitaire en cas de vaccination contre le cancer. Peut-être que l’application du laser provoque une légère inflammation locale qui attire des cellules immunitaires, potentialisant la réponse générée par le vaccin. Nous sommes en train de vérifier cela ».
Quoi qu’il en soit, de nombreux laboratoires se seraient déjà montrés intéressés à ce nouveau procédé, en vue de mener des essais cliniques chez l’homme.