Une nouvelle étude révèle que l’inversion du prédiabète ne passe pas forcément par la perte de poids

Image d'illustration. balance poids régimeADN
Selon une récente étude, il serait possible d’inverser un état de prédiabète sans nécessairement perdre du poids. Ces résultats remettent en question les recommandations habituelles privilégiant la perte de poids comme principal levier d’action.
Tl;dr
- Réguler la glycémie protège du diabète, même sans perte de poids.
- Alimentation équilibrée et exercice abaissent significativement le risque.
- La localisation de la graisse importe plus que le poids total.
Un nouveau regard sur la prévention du diabète
Des années durant, la perte de poids a été érigée en priorité pour les personnes présentant une glycémie anormalement élevée, dans l’espoir d’éviter l’évolution vers un véritable diabète de type 2. Or, une étude internationale menée par une équipe de chercheurs dont le travail vient d’être publié, propose de bousculer cette idée reçue : la réduction du risque de diabète serait possible même sans perte de poids notable.
Des résultats qui interrogent les recommandations actuelles
Durant douze mois, 1 105 volontaires présentant un état de prédiabète ont suivi un programme ciblant à la fois leur alimentation et leur niveau d’activité physique, avec pour objectif affiché la perte de poids. Pourtant, parmi les 234 participants qui n’avaient pas maigri à l’issue de l’année, 51 avaient néanmoins retrouvé une glycémie normale. Les suivis réalisés jusqu’à dix ans après le début de l’étude révèlent une donnée frappante : ces personnes présentaient un risque de développer un diabète inférieur de 71 % à celui des autres membres du groupe n’ayant pas bénéficié de rémission. Ce taux s’avère similaire à celui constaté chez les participants ayant perdu du poids et vu leur prédiabète disparaître.
Le rôle clé de la graisse viscérale et des habitudes de vie
Un examen plus poussé a permis de mettre en lumière un facteur souvent négligé : la distribution de la graisse corporelle. Il s’avère que ceux dont la glycémie s’est normalisée sans perte pondérale affichaient une proportion plus faible de graisse viscérale, c’est-à-dire autour des organes, par rapport aux autres. Ce constat vient renforcer ce que la recherche savait déjà du lien étroit entre la graisse viscérale et l’insulinorésistance.
À cet égard, il convient de rappeler quelques points essentiels mis en avant par l’étude :
- Adopter une alimentation équilibrée et pratiquer régulièrement une activité physique contribuent à l’amélioration de la glycémie, indépendamment d’une éventuelle perte de poids.
- La priorité devrait être donnée au retour à une glycémie normale plutôt qu’à la seule baisse du chiffre sur la balance.
Vers une évolution des recommandations médicales ?
Pour le professeur Andreas Birkenfeld, diabétologue à l’Université de Tübingen, « rétablir une glycémie normale demeure l’objectif central dans la prévention du diabète, plus que la variation du poids ». Un avis partagé par Reiner Jumpertz-von Schwartzenberg, qui suggère d’accorder davantage d’importance au contrôle du glucose et à la localisation des graisses dans les futures directives médicales. Une évolution qui pourrait, espère-t-il, motiver davantage ceux qui peinent à perdre du poids, mais souhaitent tout de même réduire leur risque de développer un diabète de type 2.