Une liste des perturbateurs endocriniens à l’horizon 2021
Le gouvernement a présenté lundi son plan de lutte contre ces composés chimiques susceptibles d'interférer avec le système hormonal.
Lundi à Bordeaux, les ministres de la Santé et de la Transition écologique ont présenté devant la presse le plan de lutte du gouvernement contre les perturbateurs endocriniens.
Plusieurs points ont été évoqués lors du lancement de la consultation publique de la deuxième SNPE, aux Rencontres nationales Santé-Environnement.
Une liste classée en trois catégories
L’an dernier, un rapport de plusieurs organismes publics, dont l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), relevait que la France n’avait pas mis en œuvre les moyens suffisants pour surveiller et étudier ces composés, malgré la première “Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens” (SNPE) de 2014.
Infertilité, problèmes de croissance voire cancers sont susceptibles d’être causés par ces substances présentes dans de nombreux produits de la vie courante. L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) devra publier d’ici 2021 une liste des perturbateurs, classés en trois catégories: “suspecté”, “présumé” et “avéré”.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a précisé la nécessité d’une telle liste : “Nous n’avons pas encore la preuve scientifique de toute la toxicité de chacune de ces molécules, donc il est important, au fur et à mesure, d’alimenter les connaissances pour que les Français puissent eux-mêmes être acteurs de leur santé et se protéger progressivement, s’il apparaît qu’un risque est avéré”.
Un site Internet dès cette année
Dans le courant 2019, un site d’information grand public sera lancé. Il concernera les produits chimiques, dont les perturbateurs endocriniens, une meilleure formation des personnels de santé et le financement de recherches scientifiques spécifiques.
Agnès Buzyn ajoute que ce site “sera tenu par l’Agence de santé publique, et mis à jour régulièrement, avec notamment des consignes à tenir. On commencera par les populations les plus vulnérables, les femmes enceintes, les enfants, mais petit à petit on élargira à tous les publics”.
Si l’ONG Générations futures estime que le classement des perturbateurs endocriniens est “positif”, l’UFC-Que Choisir regrette de son côté qu’un étiquetage spécifique des produits contenant au moins l’une de ces substances soit absent du projet gouvernemental. Tout en jugeant le plan “plutôt satisfaisant”.