“Une intime conviction” : l’amant de Suzanne Viguier demande l’interdiction du film
Sorti en salle le 6 février dernier, "Une intime conviction" d'Antoine Raimbault est aujourd'hui visé par un recours en justice appelant à son retrait. À l'origine de cette démarche, l'amant de Suzanne Viguier gêné par les "conversations téléphoniques intimes" du film.
Avec 130.195 entrées réalisées à sa sortie, le film Une intime conviction d’Antoine Raimbault, basé sur des faits réels, connaît pour l’heure une exploitation que l’on qualifiera de correcte. Il pourrait toutefois finir par n’attirer plus aucun spectateur dans les salles, puisque a été déposé un recours en justice appelant au retrait du long-métrage.
Ont plus précisément été assignés en justice le distributeur et le producteur d’Une intime conviction. À l’origine de cette démarche, Olivier Durandet, amant de Suzanne Viguier qui apparaît dans le film sous les traits de Philippe Uchan. Cité par Le Dauphiné Libéré, son avocat Me Emmanuel Tricoire a ainsi demandé lundi “l’interdiction du film sur le fondement d’une atteinte à la vie privée par la reproduction des conversations téléphoniques intimes”.
“Une intime conviction” reprendrait des “conversations téléphoniques intimes”
Pour rappel, Suzanne Viguier, chorégraphe et danseuse, avait disparu le 27 février 2000 à Toulouse à l’âge de 38 ans. Son amant Olivier Durandet était apparu comme la dernière personne à l’avoir vue en vie après l’avoir raccompagnée au domicile conjugal. Par deux fois, le mari de Suzanne Viguier, Jacques Viguier, a été acquitté du meurtre de son épouse.
Me Anne Boissard, représentante du distributeur et du producteur du film, rejette le caractère intime des conversations téléphoniques reproduites à l’écran : “Mon confrère dit qu’il poursuit la reconstitution de conversations présentant un caractère intime. Or précisément, le choix du réalisateur, suivi en cela par la production, a été de ne rien prendre dans les conversations d’origine qui était intime”.
Pour l’avocate, Olivier Durandet serait dérangé par l”image défavorable” donnée par le film
Selon l’avocate des accusés, “M. Durandet a décidé de poursuivre ce film pour d’autres raisons, comme il le dit d’ailleurs dans l’assignation de mon confrère, parce que le film donne une image défavorable de [lui]. [..] On se sert d’un fondement juridique pour essayer d’atteindre un but qui n’a aucun rapport avec ce fondement juridique”.
Dans le même genre, lundi, la justice a autorisé l’exploitation en salle du film Grâce à Dieu de François Ozon qui repose lui aussi sur des histoires vraies, en l’occurrence des actes pédophiles au sein de l’Église.