Un syndicat enseignant souhaite rebaptiser les vacances de la Toussaint et de Noël

Un syndicat d’enseignants propose de modifier l’appellation des congés de la Toussaint et de Noël dans le calendrier scolaire. L’objectif : mieux refléter la diversité religieuse et culturelle des élèves, sans remettre en cause la durée de ces vacances.

Un débat autour des noms des vacances scolaires

Le sujet fait grincer des dents et suscite déjà de vives réactions. La volonté du SNUipp-FSU, principal syndicat des enseignants en écoles maternelles et primaires, de débaptiser les traditionnelles vacances de la Toussaint et de Noël au profit d’appellations jugées plus neutres – « vacances d’automne » et « vacances de fin d’année » – alimente un débat qui dépasse largement le cadre scolaire.

Selon le syndicat, il s’agit avant tout d’ancrer davantage la notion de laïcité dans l’institution publique et d’assurer une meilleure inclusivité vis-à-vis de toutes les religions.

Une proposition soutenue mais non retenue

Lors d’une réunion du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) consacrée au calendrier scolaire 2026-2027, cette proposition a officiellement fait l’objet d’un amendement. L’assemblée, composée notamment de représentants du personnel éducatif, parents d’élèves, étudiants ainsi que des collectivités locales, a voté à une large majorité en faveur du changement : 44 voix « pour », contre seulement 7 oppositions. Toutefois, cet avis reste strictement consultatif.

À peine l’avis rendu public, le ministère de l’Éducation nationale, dirigé par la ministre démissionnaire Élisabeth Borne, a rapidement fermé la porte à cette réforme terminologique. Contacté par nos confrères de RMC dès le lendemain, son cabinet a déclaré que ce n’était « pas une question qui se pose » pour l’instant.

L’inclusion contre la tradition ?

Mais pourquoi vouloir changer ces appellations ancrées dans la culture collective ? Les défenseurs du projet avancent la nécessité d’ôter toute connotation religieuse aux vacances scolaires afin qu’elles reflètent mieux l’esprit de neutralité revendiqué par l’école publique. En pratique, rien ne changerait ni pour les élèves ni pour leurs familles ; seul le nom évoluerait. Pourtant, cette perspective heurte certains milieux politiques et associatifs attachés à la préservation des racines chrétiennes du pays.

En amont du vote au CSE, une pétition initiée par le syndicat UNI, classé à l’extrême droite, s’opposait fermement à cette initiative au nom de la défense des traditions nationales. À titre d’exemple historique – et certains s’en étonnent encore – les vacances dites « de Pâques » ont déjà été rebaptisées « vacances de printemps » en 1974 dans les documents officiels ; pourtant, dans le langage courant comme dans bien des foyers français, l’ancien terme demeure vivant.

Permanence et évolution du calendrier scolaire

Difficile donc d’imposer un changement lexical là où les habitudes perdurent. La situation actuelle rappelle que si certains noms ont évolué depuis cinquante ans – citons également les « vacances d’hiver » remplaçant celles dites « de février » –, leur usage populaire subsiste avec force.

Ainsi, derrière ces débats sur quelques mots se dessine une France oscillant entre fidélité à ses origines et adaptation à une société pluraliste.